La coalition gouvernementale belge souhaite prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires Doel 4 et Tihange 3. Une décision qui vient d’être validée par la Commission européenne et qui marque une nouvelle étape dans la collaboration entre l’État belge et la société Engie.
Un changement de cap pour la politique énergétique belge
La Belgique, qui prévoyait depuis plus de vingt ans d’arrêter son parc nucléaire fin 2025, a changé de cap après le début de la guerre en Ukraine. En 2022, elle a décidé de prolonger deux réacteurs jusqu'en 2035 : Doel 4, situé près d’Anvers, et Tihange 3, près de Liège. Finalement, début février 2025, le nouveau gouvernement de Bart De Wever a annoncé un plan ambitieux de relance du nucléaire, en rupture totale avec la politique de sortie progressive adoptée jusqu’ici.
Désormais, la Belgique prévoit de prolonger les réacteurs Doel 4 et Tihange 3 jusqu’en 2045. Par ailleurs, elle entend accorder dix années supplémentaires à deux autres réacteurs initialement destinés à la fermeture et lancer la construction de nouvelles installations nucléaires. À terme, le pays vise un parc nucléaire d’une capacité totale de 8 gigawatts. L’objectif : sécuriser l’approvisionnement électrique face à une demande croissante et garantir une production bas-carbone.
Feu vert de la Commission européenne
Le 22 février 2025, la Commission européenne a donné son feu vert pour la prolongation de Doel 4 et Tihange 3 de dix ans. “Une avancée majeure pour la sécurité d’approvisionnement et la transition vers un mix bas-carbone !”, s’est réjoui Mathieu Bihet, ministre belge de l’Énergie, sur son compte X. “Cette validation par la Commission européenne marque une avancée importante pour la transition énergétique du pays. En combinant énergies renouvelables et nucléaire, la Belgique renforce son indépendance énergétique tout en garantissant une électricité abordable, bas-carbone et un approvisionnement sécurisé”, a-t-il précisé dans un communiqué.
Une nouvelle entité pour gérer les réacteurs prolongés
Une nouvelle entité, BeNuc, prendra en charge la gestion des deux réacteurs prolongés. Détenue à parts égales par l’État belge et l’énergéticien français Engie, elle sera prochainement présidée par un administrateur désigné par le gouvernement. En collaboration avec Engie, l’exécutif se concentre désormais sur la finalisation des documents nécessaires pour garantir la remise en service de Doel 4 et Tihange 3 dès l’hiver 2025-2026.
Lors de la signature de l’accord final avec le gouvernement belge en décembre 2023, la directrice générale d’Engie, Catherine MacGregor, avait insisté sur l’importance de cet engagement pour “renforcer la sécurité d’approvisionnement en électricité de la Belgique”. Elle avait également souligné que cet accord permettait un “partage de risques équilibré pour la prolongation des deux unités nucléaires” et levait “les incertitudes concernant l’évolution des provisions liées aux déchets nucléaires” pour le groupe Engie.