Créer de nouveaux carburants plus écologiques, voici l’ambition d’Engie, l’énergéticien français pionnier dans les énergies renouvelables. Avec 1,2 milliard d’investissements, le groupe veut fournir des carburants bas-carbone aux transporteurs maritimes et aériens français.
KerEAUzen et Salamandre : les deux projets phares d’Engie
Durant la visite de la Première Ministre Elisabeth Borne, Engie a présenté ses deux projets complémentaires qui prendront place dans le Port du Havre : KerEAUzen et Salamandre, à la suite de l’appel à projets « Grand Canal du Havre » remporté par la firme française.
Le premier projet, intitulé KerEAUzen aura pour objectif de créer de 70 000 tonnes d’e-kérosène dès 2030 pour les fournir directement à Air France, le principal client. Ce carburant alternatif sera composé d’hydrogène renouvelable et de CO2 recyclé, récupéré par le biais de Salamandre, l’autre programme. En accord avec le leader du transport maritime CMA CGM, ce projet permettra la production de biométhane par « pyrogazéification » et devrait commencer dans les mois prochains.
La création de biométhane devrait atteindre les 11 000 tonnes par an dès 2027.
Le porte-parole de Matignon a fait savoir que ce déplacement était l’occasion « d’illustrer la convergence de la réindustrialisation, du développement d’un territoire et de planification écologique ».
Cet investissement de 1,2 milliard d’euros vient aussi s’ajouter aux 70 millions injectés par TotalEnergies pour moderniser la bioraffinerie de La Mède.
La course aux biocarburants s’intensifie
Avec cette manœuvre, le maire du Havre Edouard Philippe met sa ville au premier rang dans la course aux biocarburants. En 2022, le gouvernement promettait une enveloppe de 435 millions d’euros pour décarboner les transports aériens. Selon l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), la production de biocarburants serait en train de tripler en moins d’un an. Une évolution conséquente et nécessaire pour respecter l’objectif initial : la neutralité carbone pour 2050. Pour cela, la France doit diviser par 6 les émissions de gaz à effet de serre sur son territoire. Selon le GIEC, la neutralité carbone est la solution sine qua non pour limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C. Pour le monde des transports, cela implique une évolution substantielle.
Avec ce projet, la France prend ainsi une place importante dans la production de carburants durables, un enjeu de taille sur le plan économique d’une part, mais aussi au niveau environnemental. En effet, avec le réchauffement climatique et son évolution exponentielle, trouver le biocarburant qui sera le plus adapté aux transports est un enjeu considérable pour l’économie du pays.
