Dans un communiqué paru le 13 février 2025, RTE a présenté les grandes lignes de sa stratégie de transformation du réseau de transport d’électricité à l’horizon 2040. Ce sont 100 milliards d’euros qui devraient être investis sur 15 ans pour renouveler, moderniser et redimensionner le réseau qui relie centrales nucléaires et parcs renouvelables aux villes, campagnes et usines.
Se moderniser pour mieux répondre aux besoins futurs
Les industries du futur, en France comme à l’international, auront une forte demande en électricité. Si le pays possède les capacités de production nécessaires pour y répondre, encore faut-il s’assurer que les infrastructures soient correctement reliées aux consommateurs. C’est dans cette optique que RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, a présenté son grand plan d’investissements courant sur 15 ans. L’entreprise publique prévoit d’investir 100 milliards d’euros dans le renouvellement, la modernisation et le redimensionnement du réseau. De quoi préparer la France à ce monde où l’électricité sera au centre de tous les usages, mais aussi parer au changement climatique.
Un réseau plus résilient face au changement climatique
RTE prévoit de remplacer 23 500 km de lignes et 85 000 pylônes, soit un quart du réseau aérien, d’ici 2040. "Ce grand programme de renouvellement, c’est une opportunité pour faire du deux en un. Chaque infrastructure que nous allons renouveler, nous allons aussi l’adapter au changement climatique. Celles que nous construirons entre 2025 et 2040 seront pour partie encore en service en 2100. Elles doivent pouvoir supporter les phénomènes d’un climat à +4°C", a commenté Chloé Latour, directrice stratégie et régulation de RTE. Il s’agit d’un des piliers principaux de ce plan d’investissement, dont le montant est évalué à 24 milliards d’euros. Les nouvelles lignes seront conçues pour résister aux vagues de chaleur. Elles permettront aussi de renforcer le réseau afin d’absorber la hausse future de la consommation d’électricité. Une augmentation qui s’expliquera par l’essor des véhicules électriques et l’implantation de centres de données indispensables au développement de l’intelligence artificielle.
Accompagner la réindustrialisation des territoires
Le deuxième pilier de ce plan représente 53 milliards d’euros, soit plus de la moitié de l’investissement total. Il sera consacré aux raccordements nécessaires à la réindustrialisation des territoires et à l’installation de sites bas-carbone. Plusieurs nouveaux réacteurs nucléaires EPR, des futurs parcs éoliens en mer, des centres de données dédiés à l’IA et des sites industrialo-portuaires sont concernés. Enfin, RTE a prévu de renforcer son réseau haute et très haute tension pour "accueillir des flux d’électricité plus importants et répartis différemment sur le territoire, tout en limitant les congestions", comme l’a annoncé le gestionnaire dans un communiqué de presse. Cette stratégie devrait permettre d’éviter la construction de 30 % de lignes aériennes supplémentaires. Son coût est évalué à 16,5 milliards d’euros.