La startup française Ÿnsect, spécialisée dans l’élevage et la transformation d’insectes, vient de signer une levée de fonds de 160 millions d’euros. Celle-ci se double néanmoins d’une réorganisation de ses activités et de suppressions de postes.
Ÿnsect : une entreprise du Next40 à la croissance rapide
Créée en 2011, Ÿnsect a d’abord coordonné un projet de recherche et développement sur les produits à base d’insectes avant de se lancer dans la production pour les animaux. En effet, une suite de levées de fonds (2 millions d’euros en 2014, 6 millions en 2015, 15 millions en 2017, 372$ USD en 2020) et des financements de l’État ont permis la construction d’une première fourmilière à Dole puis d’une géante ferme verticale Ynfarm près d’Amiens.
Elle s’ouvre alors au secteur de l’alimentation humaine et de l’engrais. S’ensuivent plusieurs rachats comme Protifarm aux Pays-Bas et Jord Producers aux États-Unis, entreprise de vers de farine de haute qualité pour les volailles de basse-cour (voir à ce sujet notre précédent article intitulé “Ÿnsect acquiert l’entreprise américaine de vers de farine Jord Producers”). Pour finir, elle noue des partenariats, notamment avec Pure Simple True aux États-Unis et un centre de recherche et développement en Corée.
La nécessité d’une nouvelle organisation pour devenir rentable
Le marché est en pleine expansion avec plus d’un milliard d’euros de contrats en cours de négociation d’après le journal L'Écho, mais la pandémie de COVID-19 a fait baisser les subventions de l’État et a retardé la construction de la giga ferme. De plus, le prix de l’électricité a augmenté et les charges sont de plus en plus lourdes. Or, pour maintenir la cadence de la production de ces protéines alternatives, l’entreprise a besoin de capitaux. C’est la raison pour laquelle elle vient tout d’abord d’annoncer la fermeture de l’usine des Pays-Bas en supprimant 35 postes et met en place des plans de départs volontaires pour 35 postes en France.
D’autre part, la startup recentre son activité sur l’alimentation des animaux de compagnie et humaine, ainsi que sur les fertilisants. Elle délaisse donc les produits à faible marge comme les élevages de poissons et de volailles. Ainsi, malgré les suppressions d’emplois, d’autres embauches sont prévues prochainement, notamment des ingénieurs.