Basée à Villeurbanne près de Lyon, la startup Akanema souhaite valoriser les compétences développées en dehors du monde du travail. Pour cela, elle a mis au point trois outils commercialisés auprès des établissements d’enseignement supérieur et des entreprises.
Les softs skills, des compétences essentielles en entreprise
Les diplômes, les compétences linguistiques et les outils informatiques maîtrisés ne sont pas les seuls critères qui comptent lors d'un recrutement. En effet, les compétences comportementales, autrement appelées softs skills, sont de plus en plus considérées dans les entreprises. Elles peuvent concerner aussi bien les capacités de communication que l’intelligence relationnelle, le caractère et les aptitudes interpersonnelles.
Parmi les softs skills les plus recherchées par les recruteurs figurent ainsi l’autonomie, la capacité d’adaptation et la capacité à prendre des décisions. Selon les cas, les entreprises peuvent également être intéressées par un candidat : créatif, empathique, persévérant, résilient, d’une grande curiosité intellectuelle, tolérant, étant capable de gérer les conflits ou de motiver des équipes, possédant un bon esprit critique… Autant de “capacités douces” qui ne s’apprennent pas nécessairement au travail. Pourtant, il est essentiel de les prendre en compte dans le monde professionnel, pour améliorer l’efficacité organisationnelle, la communication, la collaboration et l’ambiance générale.
Trois outils pour mieux gérer le capital humain
Fondée en 2019 par Carole Autechaud, la société Akanema travaille pour une meilleure reconnaissance des softs skills développées lors des expériences extra-professionnelles. Elle a mis au point trois outils HCM (gestion du capital humain) à destination des entreprises, mais aussi de l’enseignement et de la formation.
Le premier, baptisé Entracte, est un serious game qui sensibilise aux softs skills, le temps d’un atelier d’une demi-journée animé par un expert. Par le jeu, les participants prennent conscience de leurs compétences humaines et de celles des autres personnes du groupe. Un débriefing permet ensuite de définir les enseignements tirés de cette expérience.
Le deuxième, Clique, est une plateforme conçue pour recenser, évaluer et valoriser les actions bénévoles des étudiants. Un outil qui peut notamment être utile pour faciliter l’insertion professionnelle. Enfin, Akanema propose Magnéto, une plateforme de recrutement. Lorsque le recruteur rédige sa campagne, il doit établir le profil idéal en sélectionnant plusieurs softs skills. De leurs côtés, les candidats doivent explorer des situations emblématiques de leur vie extraprofessionnelle pour découvrir les softs skills qu’ils ont développées, et obtenir un profil de compétences. Si ce profil correspond à ce qui est attendu par le recruteur, ce dernier est informé et peut entrer en communication avec le candidat.
Akanema veut lier les sphères privée et professionnelle
Grâce à ces outils, la HRTech souhaite encourager et aider les entreprises à prendre davantage en compte les softs skills pour leur fonctionnement. “Parce qu’elles sont transversales, qu’elles font de nous des humains, et qu’elles nous permettent de naviguer entre les différentes sphères de nos vies”, précise la jeune pousse sur son site internet. En effet, à l’heure de la robotisation et de l’arrivée de l’intelligence artificielle, il apparaît évident que tout ne peut pas être reproduit par la technologie. Par ailleurs, utiliser les softs skills lors d’un processus de recrutement peut répondre à une urgence démographique. “On entre dans une période où toute une génération est en train de partir à la retraite. Et il n’y a pas forcément assez de personnes qui étaient dans la génération suivante pour les remplacer à un niveau de compétences techniques équivalent. Donc pour pallier cette pénurie de personnes formées, les entreprises, et du coup les établissements d’enseignement supérieur, se tournent vers la soft skill parce que c’est un indicateur de la capacité à évoluer, de la capacité d’apprentissage”, a précisé la fondatrice Carole Autechaud dans une interview donnée à Sciado.fr.
