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Sommet spatial de Séville : la France, l’Allemagne et l’Italie trouvent un accord “décisif”

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Espace : la France, l'Italie et l'Allemagne trouvent un accord

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Les 6 et 7 novembre 2023, les pays membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) ont trouvé un accord pour garantir l’avenir des lanceurs Ariane 6 et Vega-C. La France, l’Allemagne et l’Italie, les trois plus importants contributeurs au budget, sont parvenus à protéger leurs intérêts après de longues négociations.

L’avenir des lanceurs européens en question

L’année 2023 a été marquée par une série de déconvenues pour l’Europe spatiale. Tandis que le dernier exemplaire du lanceur Ariane 5 a été tiré en juillet, son successeur, Ariane 6, connaît des retards sur son calendrier initial. De son côté, la fusée Vega-C, conçue en Italie, a connu deux lancements ratés et doit pour le moment rester au sol. Résultat, à l’heure actuelle, l’Europe n’est plus en capacité d’envoyer des satellites dans l’espace par ses propres moyens. Pour ses satellites institutionnels, elle devra faire appel à SpaceX, la société américaine fondée par Elon Musk et Tom Mueller, et à son lanceur Falcon 9. Ce sera le cas pour les quatre prochains satellites du système de navigation européen Galileo, censé concurrencer le GPS, comme l’avait annoncé l’Agence spatiale européenne (ESA) le 23 octobre dernier.

Un accord trouvé pour soutenir Ariane 6 et Vega-C

Le sommet spatial de Séville était particulièrement attendu pour répondre à cette problématique. Les 6 et 7 novembre, les pays membres de l'ESA, et notamment la France, l’Allemagne et l’Italie, sont parvenus à trouver un accord pour faire avancer l’Europe vers l’indépendance spatiale. Tout d’abord, à partir de 2026, Ariane 6 bénéficiera d’une aide de 340 millions d’euros par an pour assurer sa compétitivité face à la concurrence internationale. Un financement auquel la France participera à hauteur de 55 %. Les États européens se sont aussi engagés à commander quatre fusées par an à ArianeGroup jusqu’en 2030, moyennant une baisse de tarifs de 11 %.

Du côté de la fusée Vega-C, une aide publique de 21 millions d’euros par an sera apportée par les États européens, qui s’engagent à lui commander trois lancements par an. Enfin, l'Allemagne a obtenu l’ouverture à la concurrence dans le domaine des lanceurs. Une aide pouvant aller jusqu'à 150 millions d’euros est prévue par l’ESA pour les projets les plus prometteurs.

Un “tournant décisif dans l’histoire spatiale européenne”

Après la première journée du sommet spatial, Joseph Aschbacher, directeur général de l’ESA, s’est félicité des décisions prises par les États membres. “C’est un jour de succès pour l’espace en Europe. Je dirais même que c’est un jour historique car nous avons pris des décisions qui auront des effets importants pour le futur”, a-t-il déclaré. Quant à Bruno Le Maire, ministre de l'Économie venu représenter la France, il a salué un “tournant décisif dans l’histoire spatiale européenne”. Après négociations, Paris, Berlin et Rome sont parvenus à un compromis qui “garantit l’équilibre économique d’Ariane 6 sur toute la décennie, en contrepartie d’une réduction des coûts de 11 % par les industriels”.

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Sommaire

  • L’avenir des lanceurs européens en question
  • Un accord trouvé pour soutenir Ariane 6 et Vega-C
  • Un “tournant décisif dans l’histoire spatiale européenne”