Une “fonctionnalité militante” vient d’être ajoutée à l’application Yuka. Elle permet à ses 22 millions d’utilisateurs français d’interpeller les marques en un clic en cas d’utilisation de substances potentiellement dangereuses pour la santé dans leurs produits.
Une application populaire et influente
Lancée en France en 2017, l’application mobile Yuka permet de scanner des produits alimentaires et cosmétiques pour obtenir des informations détaillées sur leur composition. Elle renvoie alors une note sous forme de couleur, allant du vert au rouge, pour évaluer l’impact sur la santé du produit scanné. Un éco-score est également affiché avec des informations complémentaires sur l’emballage ou sur la production. Créée par Julie Chapon, François Martin et Benoît Martin, cet outil rassemble 40 millions d’utilisateurs, dont 22 millions en France. L’application est aussi disponible en Belgique, Suisse, Luxembourg, Espagne, Italie, Allemagne, Grande-Bretagne, Irlande, États-Unis, Canada et Australie. En raison de l’engouement qu’elle suscite auprès des consommateurs, elle exerce une influence notable sur le secteur agroalimentaire. Ainsi, plusieurs industriels ont déjà ajusté leurs recettes pour obtenir une meilleure note dans l’application.
Une nouvelle fonctionnalité pour mettre la pression sur les marques
Désormais, l’application Yuka est prête à aller plus loin dans son combat contre les substances controversées. Depuis le 19 novembre 2024, une nouvelle fonctionnalité permet aux utilisateurs français et américains d’interpeller directement un fabricant, lorsque l’un de ses produits contient un additif considéré à risque pour la santé. Après avoir scanné un article contenant un de ces additifs, le consommateur a le choix entre deux options : interpeller l’industriel publiquement sur le réseau social X (anciennement Twitter) avec le hashtag #Balancetonadditif pour lui demander de changer sa recette, ou bien envoyer un mail pré-rédigé au service client de la marque. “Nous ne sommes pas de simples consommateurs, nous pouvons aussi être de véritables acteurs de changement. Et nous sommes en droit d’exiger des marques que notre santé passe au premier plan, avant leurs intérêts financiers”, a souligné Julie Chapon, cofondatrice de Yuka, dans un communiqué.
Cinquante-cinq additifs ciblés dans 15 000 produits alimentaires
Cinquante-cinq additifs sur les 330 autorisés par l’Union européenne sont concernés. Figurent notamment “les édulcorants, qui perturbent le microbiote, les émulsifiants, qui augmentent le risque de maladies cardiovasculaires, les colorants suspectés de favoriser l’hyperactivité chez les enfants ou encore les conservateurs comme les nitrites, associés au risque accru de cancer”, indique Yuka. Pour le moment, cette fonctionnalité concerne environ 15 000 produits alimentaires mis sur le marché par 1 200 marques. Par la suite, elle pourra être élargie aux cosmétiques, mais aussi être déployée dans des pays autres que la France et les États-Unis.