La nouvelle a été annoncée par Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur. En lien avec la stratégie du Chips Act, “plus de 100 milliards d’investissements” sont programmés dans le domaine des puces électroniques sur le territoire européen.
L’UE veut atteindre 20% du marché mondial des semi-conducteurs en 2030
Le 25 juillet 2023, le conseil européen a approuvé le Chips Act à l’unanimité. Ce règlement, à l’initiative de Thierry Breton, vise à porter la production de puces électroniques de l’Union européenne à 20% de la capacité mondiale d’ici 2030. Le programme prévoit d’améliorer les conditions du secteur, de promouvoir la recherche et l'innovation, d'attirer les investissements de production, mais aussi de protéger l’UE contre de futures crises d’approvisionnement. Lors des blocages de frontières en raison de l’épidémie de Covid, l’Europe avait en effet pris conscience de sa dépendance envers les puces fabriquées en Asie et aux États-Unis. L’objectif est donc de retrouver une autonomie, cruciale dans plusieurs secteurs dont celui de l’industrie automobile.
Thierry Breton annonce “plus de 100 milliards d’investissements”
Mardi 8 août, le géant taïwanais TSMC a annoncé, dans un communiqué, ouvrir sa première usine européenne de semi-conducteurs en Allemagne. Invité deux jours plus tard sur RTL, Thierry Breton s’est réjoui de cette nouvelle qui va renforcer le continent dans ce secteur stratégique. “C’est l'aboutissement de toute la stratégie industrielle que je mène depuis 4 ans en tant que commissaire européen. Nous avons fait en sorte que l’Europe reprenne son destin en main et d’avoir une capacité de production sur le territoire européen des microprocesseurs dont nous avons besoin”, a-t-il déclaré.
Selon lui, “c'est plus de 100 milliards d'investissements qui sont maintenant programmés sur le territoire européen”. Le dirigeant se montre très confiant quant à l’objectif de production de puces fixé pour 2030. “Oui, nous tiendrons notre objectif, on va peut-être même l'atteindre en avance”, s’est-il enthousiasmé.
Retrouver les capacités de production d’il y a 30 ans
En plus de l’implantation de TSMC en Allemagne, d’autres projets importants sont en cours. En juin dernier, Intel a annoncé investir 30 milliards d’euros dans son usine de semi-conducteurs à Magdebourg, également en Allemagne. L’Américain a aussi prévu un chantier à 4,6 milliards d’euros en Pologne et un autre à 12 milliards d’euros en Irlande. En France, se sont STMicroelectronics et GlobalFoundries qui prévoient d’ouvrir une nouvelle usine de semi-conducteurs à Crolles, près de Grenoble. En juin, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait accordé une aide de 29 milliards d’euros pour ce projet dans le cadre du Chips Act.
“C'est aujourd'hui plus de 68 projets dans 19 pays qui vont nous permettre donc de retrouver notre compétitivité et aussi notre autonomie stratégique”, a résumé Thierry Breton sur RTL. De quoi permettre à l’UE de retrouver cette capacité production, “perdue progressivement au profit de l’Asie”, qu’elle avait il y a 30 ans.
