GuaTecs développe un procédé d’extraction du latex de guayule, une plante originaire du Mexique. La startup dirigée par Michel Dorget souhaite passer à la vitesse supérieure en structurant cette filière, tant au niveau agricole qu’industriel.
Le guayule, une alternative à l’hévéa pour produire du latex
À Montpellier, des chercheurs du Cirad étudient depuis plusieurs années les propriétés du guayule, un arbuste originaire du désert mexicain. S’adaptant parfaitement au climat méditerranéen, cette plante représente une alternative intéressante à l’hévéa, l’arbre à caoutchouc venu d’Amérique du Sud et d’Asie, dans la production de latex naturel. Comme lui, elle peut être utilisée dans la fabrication de gants médicaux, de préservatifs ou encore de certains textiles et cosmétiques. Son principal avantage réside dans le fait qu’elle est non allergisante. Par ailleurs, l’extraction du latex de guayule ne nécessite que de l’eau, ce qui en fait un matériau plus respectueux de l’environnement.
GuaTecs veut industrialiser la filière du guayule
Née en 2019 au Mans, l’entreprise GuaTecs s’est installée à Montpellier en 2022 pour être au plus proche de cette production de guayule. Michel Dorget, son fondateur, voit les choses en grand. Comme le rapporte La Tribune, il souhaite industrialiser le procédé d’extraction du latex en créant une bioraffinerie d’ici à cinq ans. Cette bioraffinerie fournira le marché européen du caoutchouc. Elle valorisera également la résine et la bagasse de la plante, qui ont des propriétés fongicides et insecticides, et peuvent aussi être transformées en matériaux composites.
Une solution pour valoriser les friches
Mais ce n’est pas tout : développer le caoutchouc à base de guayule implique de structurer la culture de cette plante sur le pourtour méditerranéen. Selon Michel Dorget, cette culture permettrait de valoriser les friches agricoles et industrielles situées dans des zones semi-arides, comme c’est le cas aux alentours de Montpellier. “De plus, la culture du guayule est bénéfique pour l’environnement, permettant de capter des émissions de CO2 et de limiter la consommation de ressources en eau, sans entrer en concurrence avec une agriculture à destination de l’alimentation humaine”, avait-il déjà indiqué en 2019 auprès de L’Usine Nouvelle. De nombreux avantages qui pourraient permettre à la France d’être moins dépendante de l’hévéa.
