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L’OMI présente son accord historique pour la décarbonation des transports maritimes

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Transports maritimes : signature d’un accord historique de décarbonation à l’OMI

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Le transport maritime est responsable de plus de 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre pour seulement 100 000 bateaux. L'un des principaux objectifs de l'Organisation Maritime Internationale (OMI) est de proposer des solutions concrètes pour décarboner cette industrie qui pourrait représenter jusqu'à 17 % des émissions globales.

Réduire les émissions carbones d’au moins 40 % d'ici à 2030 et atteindre la neutralité carbone pour 2050, voici les objectifs de l’OMI dans son nouveau rapport stratégique publié le 7 juillet dernier.

La neutralité carbone pour 2050 : un objectif stratégique

Alors que le 80ᵉ comité de protection de l’environnement marin(MEPC) s’est déroulé la première semaine de juillet à Londres, c’est un accord historique qui vient d’être annoncé par l’OMI. Après plusieurs jours de discussions acharnées, l’organisation mondiale a décidé de statuer sur un objectif simple : la neutralité carbone pour 2050 ainsi que l’utilisation de combustibles de substitution d'ici à 2030. Des points de contrôle ont aussi été mis en place pour les années 2030 et 2040.

Dans le communiqué attestant de ce nouveau protocole, le secrétaire général de cette organisation, Kitack Lim estime : « l’adoption de la Stratégie de l’OMI de 2023 concernant les gaz à effet de serre est un développement monumental vers la décarbonation du secteur maritime. Cependant, elle n’est pas une fin en soi, mais plutôt un point de départ d’un travail qui devra s’intensifier dans les décennies à venir ».

Parmi les objectifs de ce traité, la réduction des émissions est au centre de toutes les préoccupations. Le compromis choisi avec les États membres est le suivant : viser une réduction des émissions de CO2 d’une moyenne d’au moins 40 % d'ici à 2030 comparés à 2008.

Globalement, le but reste le même pour toutes ces organisations environnementales : freiner le réchauffement climatique et limiter la hausse de la température à la surface du globe de 1,5°C.

Pour l’heure, les mesures choisies par les États membres n’ont pas été communiquées. Selon le traité : « certaines mesures pourraient être finalisées et approuvées par le comité entre 2023 et 2030 ».

Pour mettre en place cette nouvelle stratégie, l’OMI mise sur trois leviers : la mise en place d’une taxe carbone, le recours à des combustibles moins carbonés et l’amélioration du rendement énergétique des bateaux.

Des ambitions différentes pour chaque état

Le texte met aussi en avant des divergences dans les prises de position des différents états membres. En effet, l’Union Européenne, elle, réclamait un objectif plus ambitieux : une réduction de 29% en 2030 et de 83 % en 2040.

Dans le Pacifique, les îles seront les premières touchées par le réchauffement climatique et la montée des eaux avec, déjà, des effets visibles comme la disparition des îles comme Kale, Kepidau ou encore Gundul. Pour elles, l’ambition était de réduire de 96 % les émissions carbone d'ici à 2040. Un projet qui était soutenu par les États-Unis, deuxième plus gros émetteur mondial, le Royaume-Uni et le Canada.

Avec cette stratégie révisée, l’OMI revient donc sur sa précédente ambition qui était d’obliger les industriels maritimes à réduire leurs émissions carbone de 50 % d'ici à 2050. Un projet qui avait été jugé trop insuffisant par les gouvernements mondiaux et les ONG. Avec cette nouvelle approche historique, l’OMI convainc les organisations et réalise une action environnementale conséquente.

De l’autre côté, de nombreux pays ont freiné très largement les débats. C’est le cas du plus grand exportateur mondial, la Chine, ou encore du Brésil et de l’Argentine, très dépendants des importations maritimes. Selon ces pays, réduire les transports de marchandises est un modèle qui ne profiterait qu’aux pays riches et qui handicaperait les pays en développement.

Sommaire

  • La neutralité carbone pour 2050 : un objectif stratégique
  • Des ambitions différentes pour chaque état