La levée de fonds est une étape stratégique incontournable pour les entreprises visant la croissance, l'innovation ou le développement. Qu'il s'agisse d'une startup souhaitant financer son lancement, d'une PME cherchant à consolider sa position sur le marché ou d'une entreprise mature en quête d'expansion, ce processus joue souvent un rôle clé. Cependant, bien qu’il offre l’opportunité de mobiliser les capitaux nécessaires, il engendre également des coûts significatifs, souvent difficiles à prévoir.
En effet, une levée de fonds, qu'elle soit sous forme de capital-risque, de prêt bancaire, de crowdfunding ou de private equity, engendre plusieurs types de coûts, pouvant varier en fonction de l'ampleur de la levée, du type de financement recherché et des acteurs impliqués dans le processus. Découvrez les coûts directs et indirects de chaque levée de fonds, les éléments qui ont une influence sur ces coûts ainsi qu’une estimation de ces derniers.
Les coûts des différents types de levée de fonds
Chaque type de levée de fonds a ses spécificités et peut entraîner des coûts différents.
Les coûts de la levée de fonds en capital-risque
La levée de fonds en capital-risque est une option privilégiée par les startups et entreprises innovantes à la recherche de financements. Elle fait appel à des investisseurs institutionnels, tels que les fonds de capital-risque ou les business angels, qui investissent en échange d’une participation au capital de l’entreprise.
Les coûts associés à ce type de levée incluent généralement :
- les frais de conseil juridique et financier : engager des avocats spécialisés pour rédiger les documents juridiques nécessaires, négocier les termes du deal, et établir les contrats avec les investisseurs représentent des coûts non négligeables ;
- les commissions des investisseurs : les investisseurs en capital-risque prennent généralement une commission sur les fonds levés, qui peut varier entre 5 % et 10 % du montant total levé. Cela inclut aussi parfois des frais de gestion annuels ;
- les frais de due diligence : avant d’investir, les investisseurs procèdent à un audit complet de l’entreprise (vérification des comptes, de la structure juridique, de la propriété intellectuelle, etc.). Ces frais peuvent varier selon la taille de l’entreprise et la profondeur de l’audit ;
- les frais de préparation du dossier d’investissement : rédiger un business plan solide, préparer les projections financières, et mettre en place un dossier de présentation peut également entraîner des coûts.
Les coûts de la levée de fonds par prêt bancaire (Crowdfunding ou prêts à impact)
Les levées de fonds via prêts bancaires, crowdfunding ou prêts à impact engendrent souvent des frais directs moins élevés, mais elles impliquent d'autres formes de coûts.
S’agissant du prêt bancaire traditionnel, une entreprise devra payer des frais de dossier auprès de la banque. Ces frais sont généralement compris entre 1 % et 2 % du montant emprunté, en fonction de la taille du prêt. Les entreprises peuvent aussi devoir payer des frais d’évaluation ou d’audit si la banque exige une vérification approfondie des finances.
S’agissant des levées de fonds via des plateformes de crowdfunding, les frais incluent souvent une commission sur les fonds levés, qui varie entre 5 % et 10 % du montant total. En outre, certaines plateformes facturent des frais de traitement de paiement et des frais administratifs. Aussi, si l'entreprise décide de faire appel à un consultant pour l’accompagner dans sa campagne de crowdfunding, cela peut entraîner des frais supplémentaires.
Les coûts de la levée de fonds en private equity
Les levées de fonds en private equity ou capital-investissement s’adressent généralement à des entreprises plus établies, en quête de financements pour des acquisitions ou des projets d’expansion. Elles font souvent intervenir des investisseurs institutionnels et des intermédiaires financiers spécialisés.
Les coûts associés à cette levée de fonds sont :
- les frais de structuration du deal : les frais d’avocats, de comptables et de banquiers d’affaires qui interviennent dans la structuration de l’opération peuvent représenter de 3 % à 5 % du montant levé ;
- les frais de transaction : comme dans le cas du capital-risque, une levée en private equity nécessite un audit approfondi et des vérifications de due diligence ;
- les frais de gestion : si l'entreprise fait appel à un fonds de private equity pour l’accompagner, des frais de gestion annuels sont également appliqués, généralement autour de 2 % à 3 % des fonds levés, en plus des frais de performance qui varient.
Quels sont les facteurs qui influencent les coûts d’une levée de fonds ?
Les coûts d’une levée de fonds dépendent de plusieurs facteurs, qui peuvent varier considérablement d’une entreprise à l’autre. Voici les principaux éléments qui influencent le prix global du processus :
- La taille de la levée de fonds : une levée de fonds importante implique naturellement des coûts plus élevés. Plus le montant à lever est élevé, plus les frais associés seront proportionnellement importants.
- La complexité de l’opération : le secteur d’activité de l’entreprise et la complexité de l’opération de levée de fonds influencent également les coûts. Par exemple, si l’entreprise est dans un secteur réglementé, comme la finance ou la santé, les frais de due diligence et de conformité seront plus élevés.
- Le type de financement choisi : le choix du type de financement est un autre facteur déterminant des coûts. Par exemple, une levée de fonds par crowdfunding pourra être moins coûteuse en termes de frais juridiques, mais plus coûteuse en termes de commission sur les fonds levés. À l’inverse, une levée de fonds en capital-risque ou en private equity implique des frais de structuration et des coûts de transaction plus élevés, mais pourrait potentiellement apporter des fonds plus importants.
- L’accompagnement par des intermédiaires : certaines entreprises choisissent de faire appel à des banquiers d’affaires, à des conseillers en financement ou à des avocats spécialisés pour les accompagner tout au long du processus de levée de fonds. Ces intermédiaires peuvent facturer des honoraires qui varient en fonction de la complexité et de la durée de l’opération. Ils jouent un rôle important dans la négociation des conditions du financement, mais leurs frais peuvent représenter une part importante du coût total de la levée de fonds.
L’estimation globale des coûts de chaque levée de fonds
Les coûts totaux d’une levée de fonds peuvent donc varier en fonction de différents facteurs. Cependant, il est possible de réaliser une estimation générale en fonction des types de levée :
- Levée de fonds en capital-risque : on estime ses coûts entre 20 000 et 200 000 euros, voire plus, selon la taille et la complexité.
- Levée de fonds via prêt bancaire ou crowdfunding : environ 1 % à 5 % du montant levé, avec des frais fixes supplémentaires pour les services juridiques et la préparation.
- Levée de fonds en private equity : entre 3 % et 5 % du montant levé, avec des frais supplémentaires pour la due diligence, les services juridiques, et la gestion de la transaction.
La levée de fonds comporte donc des coûts importants qu'il est crucial de prendre en compte lors de la planification. En fonction du type de financement, de la taille de l’opération et de la complexité du processus, les coûts d’une levée de fonds peuvent varier considérablement. Cependant, ces frais sont souvent compensés par les avantages de l'accès à des financements importants et à un réseau d’investisseurs qui permettront à l’entreprise de se développer et de croître à long terme.
Avant de se lancer dans une levée de fonds, il est essentiel pour les entrepreneurs de bien comprendre les coûts associés à chaque étape du processus, afin de prévoir un budget adéquat pour couvrir ces frais.