L’entreprise NovaGray développe des tests prédictifs permettant d’évaluer la tolérance des patients atteints d’un cancer à la radiothérapie, et donc de proposer un traitement plus personnalisé. Elle vient de franchir un cap décisif en signant un partenariat avec le laboratoire Eurofins Biomnis.
Un test prédictif pour une radiothérapie mieux adaptée
La Medtech NovaGray a été fondée en 2015 par le Pr David Aziza, chef du service radiothérapie-oncologie à l’Institut du cancer de Montpellier (ICM), et Clémence Franc, actuelle présidente de la société. Elle développe des tests qui permettent de prédire les complications tardives après radiothérapie pour les patients atteints de cancers du sein, de la prostate et du poumon. Sa technologie nécessite d’abord une prise de sang, puis repose sur l’étude de l’apoptose lymphocytaire radio-induite (ou RILA, Radio Induced Lymphocyte Apoptosis), qui est inversement corrélé avec la probabilité de développer des complications. Le résultat obtenu aide le corps médical à identifier d’emblée la stratégie thérapeutique la plus efficace pour chaque patient. Le médecin peut personnaliser la dose du traitement par radiothérapie à prescrire, afin d’améliorer significativement la qualité des soins et de vie de la personne concernée.
Un partenariat avec Eurofins Biomnis concernant le cancer du sein
Le test destiné aux femmes atteintes d’un cancer du sein, baptisé NovaGray RILA Breast, a atteint le niveau I de preuve clinique et est recommandé par la Société Française de Radiothérapie Oncologique (SFRO). Il est indiqué pour les patientes nécessitant une radiothérapie adjuvante post-chirurgicale du sein, avec atteinte ganglionnaire ou non, et sans métastase. Son utilisation est en train de se développer puisque NovaGray vient de signer un partenariat stratégique avec Eurofins Biomnis. Ce laboratoire de biologie médicale, qui a récemment acquis le groupe suisse SGS Crop Science, proposera le test NovaGray RILA Breast en diagnostic clinique dans les prochaines semaines.
Améliorer la prise en charge des patientes
Concrètement, Eurofins Biomnis assurera la collecte et le transport des prélèvements sanguins réalisés chez les patientes, puis analysera les échantillons à l’aide du logiciel développé par NovaGray. Les résultats seront disponibles sous sept jours, garantissant ainsi la mise en place d’un traitement sans retard. Comme le souligne le laboratoire dans une brochure explicative, une patiente sur deux atteinte d’un cancer du sein est traitée par radiothérapie, et près de 10 % d’entre elles développent des effets secondaires irréversibles, également appelés toxicités tardives, en raison d’un surtraitement potentiel. Évaluer la radiosensibilité de chaque patiente avant le début des soins représente donc un enjeu majeur pour optimiser la prise en charge et améliorer la qualité de vie des malades.