Lancée en 2019 à Vernon par Jonathan Baptista et Jean-Baptiste Morlot, la start-up DeepLife a levé 9,5 millions d’euros. Son objectif est d’améliorer la recherche sur les médicaments grâce à une plateforme SaaS exploitant l’intelligence artificielle et l’analyse de données.
Une technologie pour mieux comprendre les cellules humaines
L’analyse multi-omique peut sembler complexe, mais elle consiste simplement à étudier simultanément différents types de données biologiques (comme les gènes, les protéines ou les molécules présentes dans les cellules). En combinant ces informations grâce à l’intelligence artificielle (IA), DeepLife parvient à créer des jumeaux numériques de cellules humaines.
Ces modèles virtuels permettent de mieux comprendre le fonctionnement des cellules, d’observer leurs réactions face à certaines molécules et, surtout, d’identifier plus rapidement les traitements les plus efficaces.
Des simulations numériques pour gagner du temps
Traditionnellement, le développement d’un médicament peut prendre plus de dix ans et coûter plusieurs millions d’euros. Grâce à sa plateforme basée sur l’IA, DeepLife peut réaliser des simulations virtuelles, appelées aussi simulations in silico. Ces expériences numériques permettent de tester rapidement de nombreuses molécules avant de passer aux essais en laboratoire. Résultat : le temps nécessaire pour découvrir un médicament pourrait passer de plusieurs années à seulement quelques mois.
Des maladies complexes dans le viseur
Implantée au sein de l’accélérateur européen d’e-santé Future4Care, DeepLife se concentre principalement sur des maladies difficiles à traiter, comme les maladies auto-immunes (ex. : lupus, sclérose en plaques) et les maladies neurodégénératives (ex. : Alzheimer, Parkinson). Mais la start-up ne compte pas s’arrêter là. Elle souhaite également explorer le potentiel de quelque 8 000 médicaments existants, afin de déterminer s'ils pourraient être utilisés différemment ou adaptés à d’autres maladies.
En plus de développer sa technologie, DeepLife collabore avec des partenaires scientifiques comme l'INSERM. Ce partenariat a déjà permis d’obtenir des résultats dans des domaines médicaux où les traitements étaient jusque-là très limités, voire inexistants.
S’implanter aux Etats-Unis
Le 12 décembre, DeepLife a annoncé avoir levé 9,5 millions d’euros lors d’un tour de financement Série A. L’opération a été menée par YZR Capital et Turenne Groupe, avec le soutien de Beiersdorf, du Groupe Prunay et d’autres investisseurs historiques.
Ce n’est pas une première pour la biotech : en octobre 2022, elle avait déjà levé 6 millions d’euros pour développer ses premiers modèles numériques pour explorer de nouvelles utilisations pour plus de 8 000 médicaments existants.
DeepLife veut s'installer aux États-Unis, un marché clé pour la recherche sur les médicaments et les biotechnologies. La start-up prévoit aussi de collaborer plus étroitement avec des laboratoires et des entreprises pharmaceutiques à l'international, tout en faisant mieux connaître sa technologie. Elle souhaite que ces partenariats naissants lui permettent d’accélérer le développement thérapeutique.