Selon une étude d’Avolta Partners, 201 startups françaises ont été rachetées au premier semestre 2023. Un record, même si le montant global de ces transactions est en forte baisse.
Augmentation de 9,2% des fusions-acquisitions au premier semestre
La banque d'affaires Avolta Partners a réalisé une étude sur les sorties (aussi appelées exits) dans le monde de la French Tech. Ces exits comprennent aussi bien les entrées en Bourse (IPO) que les opérations de fusions-acquisitions (M&A). De cette étude citée par Les Échos, il ressort qu’aucune introduction en Bourse n’a eu lieu depuis le début de l’année 2023, contre sept en 2022 et 30 en 2021. En revanche, les fusions-acquisitions ont atteint le nombre record de 201 au premier semestre. Cela représente 9,2% de plus qu’à la même période en 2022, et 11% de plus qu’au premier semestre 2021.
De très belles sorties… qui restent l’exception
Parmi ces sorties, certaines ont dépassé les 100 millions d’euros. C’est le cas de celle de la Medtech Biocorp, rachetée par l’entreprise danoise Novo Nordisk pour 154 millions d’euros. Le spécialiste des noms de domaine Gandi est devenu Your.Online en fusionnant avec le groupe néerlandais Total Webhosting Solutions (TWS). Une opération valorisée 150 millions d’euros. La palme revient cependant à Equativ, plateforme publicitaire indépendante. En février dernier, la jeune pousse a été valorisée 350 millions d’euros en faisant entrer le britannique Bridgepoint en tant que nouvel actionnaire majoritaire.
Néanmoins, au global, la valeur des fusions-acquisitions a considérablement chuté par rapport au premier semestre 2022. Elle a atteint 738 millions d’euros, soit 71% de moins que l’année précédente. Ainsi, le montant médian d'une transaction s’est élevé à 10 millions d’euros seulement, contre 40 millions sur les six premiers mois de 2022. Pour Arthur Porré, cofondateur d’Avolta Partners, “c’est le grand écrémage”. “Toute une cohorte de boîtes meurt ou se vend à des prix très faibles”, a-t-il analysé.
Les Français rachètent les Français
Les acquéreurs de ces jeunes pousses sont de grandes entreprises pour 80% des opérations, et des scale-up (des startups ayant déjà changé d’échelle en trouvant leur business model) pour 11% d’entre elles. Parmi les 201 startups françaises qui ont été rachetées au premier semestre 2023, 23% l’ont été par des acquéreurs originaires d’Europe et 12% par des acquéreurs d’Amérique du Nord. Mais plus de la moitié des transactions (59%) ont été portées par des Français. C’est le cas, par exemple, de l’acquisition de Klaxit, spécialiste du covoiturage courte distance, par BlaBlaCar en avril dernier.