Fondée il y a deux ans, la startup “On s’emballe à la française” s’apprête à fêter son troisième Noël avec une mission bien définie : transformer l’usage du papier cadeau. Marie Ducos, l’une des fondatrices, revient sur le parcours de l’entreprise pour Pole Sociétés.
L’idée de l’entreprise On s’emballe à la française est née de la prise de conscience de l’amoncellement de papiers froissés à chaque Noël. Environ 20 000 tonnes de papier cadeau sont produites par an uniquement pour le marché français et finissent à la poubelle. Marie Ducos et Lou Marion sont toutes deux amatrices de jolis emballages et de pliages : elles cherchent donc une alternative durable au papier cadeau, à la fois esthétique et écologique. "Il y a toujours la possibilité du Do It Yourself, mais encore faut-il avoir du temps devant soi", souligne Marie Ducos.
Un papier cadeau réutilisable et 100% made in France
La startup a choisi de favoriser le circuit le plus court possible en produisant son papier en France. Du tissage et de l'impression dans les Vosges, berceau du textile national, à la coupe et à la couture dans des ateliers français, chaque étape est réalisée avec soin. Le produit final, un textile similaire à une toile enduite, est à la fois résistant, lavable et repassable. Il est certifié OekoTex et provient des manufactures labellisées Vosges Terre Textile.
On s’emballe à la française propose une gamme de produits incluant du tissu sous forme de carrés ajustables et des pochettes de différentes tailles. Déclinés en quatre imprimés originaux, les tissus s'accompagnent d'autocollants réutilisables, offrant une alternative clé en main pour créer des emballages recyclables, sans recourir au scotch. La volonté d’On s’emballe à la française est de faire passer un message de préservation des ressources et de lutte contre le gaspillage : “Offrir dans un emballage cadeau zéro déchet est une manière douce de communiquer et de partager vos valeurs avec votre entourage. C'est aussi une façon de permettre à un proche de faire lui aussi l'expérience de la réutilisation.”
Afin de sensibiliser sa clientèle, la jeune entreprise a imaginé une “carte de voyage” qui vient avec chaque emballage, une sorte de passeport où écrire à l’arrière le nom de la personne à qui est destiné le cadeau, qu’il peut offrir à son tour. Cette carte est comme un journal de voyages, qui permet de se rendre compte de l’économie de papier réalisée. “Le concept est particulièrement intéressant pour les entreprises car cela valorise leur démarche RSE, mais cela plaît également beaucoup à notre clientèle B2C”, ajoute Marie Ducos.
Le papier cadeau, un marché de niche ?
Le papier cadeau réutilisable est par essence un marché de niche mais qui porte en lui une véritable ambition écologique. “La finalité du papier cadeau est de finir à la poubelle au bout de 5 minutes alors qu’on prend du temps pour choisir un papier et emballer soigneusement”, constate la cofondatrice. Est-ce cependant culturellement acceptable de récupérer son papier cadeau ? “Il y a deux écoles. Soit les gens le récupèrent et sont très à l'aise avec ça, soit ils proposent de le laisser à la personne pour qu’elle s’en serve à son tour. Lorsqu’on est en famille, l’emballage n’est pas un sujet, on peut le récupérer sans problème.”
L’entreprise produit aujourd’hui 3 000 pièces par an. Si elle réalise une partie de son chiffre d’affaires en période de fin d’année, elle a pu remarquer une stabilité annuelle : “Les cadeaux ont lieu toute l’année, et il y en a même plus au fil de l’eau pour des anniversaires que pour Noël.”
De l’autofinancement à la recherche d’accompagnement, le parcours d’une startup à impact
Elle a démarré par un crowdfunding pour analyser l’intérêt du public pour son produit. Devant le succès de l’opération, elle lance sa production en 2021. On s’emballe à la française a ensuite intégré le programme d’incubation #LaSaisonCirculaire en partenariat avec Pulse et Suez : “Cette incubation nous a aidés à construire notre projet qu’on ne pensait pas aussi écoresponsable.”
On s’emballe à la française cherche aujourd’hui à se développer. Déjà distribuée dans une vingtaine de boutiques de jeux, librairies et concept-stores, la marque souhaite désormais développer des partenariats avec des marques : “Notre produit est personnalisable du motif à l’étiquette, ce qui peut intéresser les marques comme l’évènementiel ou encore les cadeaux d’entreprise. Nous avons également beaucoup de boutiques à démarcher pour une distribution plus solide.” Concernant ses perspectives de croissance, la cofondatrice précise être actuellement à la recherche d’un accompagnement plutôt que de subventions, afin de changer d’échelle. “Nous avons encore beaucoup à apprendre et à mettre en place et nous sommes soucieuses de s’entourer de gens donc c’est le métier”, conclut-elle.