D’abord annoncée en 2023, la première usine Huawei située hors de Chine devrait être opérationnelle “fin 2025”, selon un dirigeant de l’entreprise. Elle se situera à Brumath, dans le Bas-Rhin, et produira des équipements pour réseaux mobiles.
L’usine alsacienne de Huawei est toujours d’actualité
Huawei, le géant chinois des télécoms, ne s’implantera pas en Alsace cette année comme cela était prévu au départ. Une usine sortira cependant bien de terre ces prochains mois, pour un lancement de la production “vers fin 2025”. C’est ce qu’a déclaré Minggang Zhang, le directeur général adjoint de Huawei en France, le 2 décembre 2023. “L'ambition, c'est produire 1 milliard de marchandises par an avec 500 emplois à la clé, et c'est fabriquer en France pour fournir l'ensemble du marché européen”, a-t-il expliqué dans l’émission On n’arrête pas l’éco, sur France inter, ajoutant que la construction de l’usine progressait.
Un projet nécessitant 200 millions d’euros d’investissement
C’est à la fin de l’année 2022 que l’implantation de Huawei en Alsace, au Business Parc de Brumath (à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg), avait été annoncée. Le site, décrit comme “écologique”, nécessite un investissement de 200 millions d’euros de la part du géant chinois. Il doit s’étaler sur environ huit hectares et permettre la production de composants électroniques destinés aux réseaux 2, 3, 4 et 5G.
Ces derniers mois, le contexte de défiance vis-à-vis du groupe chinois avait conduit au lancement d’interrogations à propos de la tenue du projet. En effet, l'Allemagne envisage d'interdire les pièces fabriquées par Huawei et ZTE (une autre entreprise chinoise) dans ses réseaux 5G à partir de 2026, pour des questions de sécurité. Et en juin dernier, Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, avait déclaré soutenir les États membres ayant choisi de bannir ces deux sociétés de leurs réseaux 5G. “J’ai par ailleurs rappelé aux opérateurs télécoms concernés qu'il était temps de prendre ce sujet à bras-le-corps”, avait-il expliqué dans un entretien aux Échos.
20 ans de présence de la société chinoise en France
Si ces prises de position entraînent donc Huawei à perdre en chiffre d’affaires, l’équipementier télécoms a choisi de continuer à investir en Europe, et plus précisément dans l’Hexagone. Présent dans le pays depuis 2003, il y a ouvert six centres de recherche ainsi qu’un centre mondial de design à Paris. Il revendique également une part de 20% du marché français des infrastructures télécoms, malgré la loi du 1er août 2019 surnommée loi “anti-Huawei”. Elle vise "à préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l'exploitation des réseaux radioélectriques mobiles”, notamment en imposant de nombreuses restrictions à l’entreprise chinoise, et en favorisant les équipementiers européens Ericsson et Nokia.
