Le statut de micro-entrepreneur a longtemps été perçu comme l’Eldorado des freelances : simple, rapide, peu coûteux. Mais depuis quelque temps, un mouvement inverse s’observe. De plus en plus de jeunes indépendants décident de quitter ce statut pourtant très populaire. Pourquoi ce revirement ? On vous explique.
Un statut simple… mais vite limité
La micro-entreprise est parfaite pour débuter : pas de comptabilité complexe, déclaration en ligne, pas de TVA en dessous d’un certain seuil… C’est le chemin le plus simple pour se lancer.
Mais cette simplicité a un prix : le plafond de chiffre d’affaires (77 700 € pour les prestations de services en 2025) est vite atteint pour les freelances qui réussissent ou qui veulent croître rapidement.
Et ce n’est pas tout. Sous ce régime, impossible de déduire ses frais professionnels. Un vidéaste, un graphiste ou un consultant qui dépense plusieurs milliers d’euros en matériel ou logiciels ne pourra rien amortir.
Résultat : à partir d’un certain niveau d’activité, la micro-entreprise devient un carcan.
Une crédibilité parfois remise en question
Autre réalité : certains clients, notamment dans le B2B ou le secteur public, hésitent à travailler avec des micro-entrepreneurs.
Même si c’est légalement possible, ce statut peut être perçu comme “moins pro” par certains donneurs d’ordres qui préfèrent contractualiser avec une société (SASU, EURL, etc.).
Pour beaucoup de jeunes freelances, changer de statut devient alors un moyen de gagner en crédibilité, d’être pris plus au sérieux… voire de répondre aux critères d’appel d’offres.
Une fiscalité pas si avantageuse
Le régime micro propose un abattement forfaitaire sur les revenus, censé couvrir vos charges. Mais pour ceux qui en ont peu, ou au contraire beaucoup, le système devient injuste.
Pire : au-delà d’un certain seuil, vous payez plus qu’un indépendant en société. C’est souvent en discutant avec leur comptable ou en échangeant avec d’autres freelances que les jeunes se rendent compte de l’inefficience fiscale du régime.
Vers un modèle plus structuré
Ce que cherchent ces freelances, ce n’est pas “plus de galère”, mais plus d’efficacité. Passer à la SASU ou à l’entreprise individuelle au réel permet :
- de déduire ses charges
- de récupérer la TVA
- de piloter son activité avec plus de finesse
- de se verser un salaire ou des dividendes
Ce changement demande un peu plus de rigueur, parfois un comptable… mais ouvre des portes à moyen et long terme.
Il n’existe pas de bon ou de mauvais statut en soi. La micro-entreprise reste excellente pour tester, débuter, explorer.
Mais quand on veut grandir, investir, ou simplement structurer son activité, passer à un autre statut devient souvent incontournable.
Et c’est ce que de plus en plus de jeunes freelances ont bien compris.

