Faut-il créer une micro-entreprise ou une SASU ? C’est la première question que se posent des milliers de créateurs d’entreprise chaque mois. Le choix est déterminant : il impacte vos revenus, vos charges, votre protection sociale, votre crédibilité auprès de vos clients ou partenaires, et vos marges de manœuvre pour faire évoluer votre activité. Voici un comparatif clair et structuré pour poser les bases d’un choix cohérent.
Le niveau de chiffre d'affaires
- Micro-entreprise : plafonnée à 77 700 € (ou 188 700 € si vous vendez des biens),
- SASU : aucun plafond de chiffre d’affaires.
Le premier critère à regarder, c’est le volume d’activité prévu. La micro-entreprise offre un régime fiscal et social ultra-simplifié, mais uniquement tant que vous restez sous les plafonds. Si vous les dépassez, vous basculez automatiquement dans un régime réel d’imposition, parfois sans y être préparé.
La SASU, elle, n’impose aucun plafond. Vous pouvez encaisser 10 000 € ou 500 000 € sans contrainte liée au statut. C’est un choix plus souple, surtout si vous avez l’ambition de croître rapidement, ou si vous avez déjà des clients ou contrats importants.
Les charges sociales
- Micro-entreprise : charges forfaitaires (12,3 % pour la vente, 21,2 % pour les prestations de service),
- SASU : cotisations sociales calculées sur la rémunération réelle du dirigeant.
Le régime micro calcule les charges directement sur votre chiffre d’affaires, avec des taux fixes. Simple, mais rigide : même si vous avez peu de frais ou aucun bénéfice, les cotisations sont dues.
En SASU, vous ne payez des cotisations que si vous vous versez un salaire. Cela offre de la souplesse : si vous ne vous rémunérez pas au début, vous pouvez ne payer aucune charge. Mais attention, dès que vous vous rémunérez, les taux sont plus élevés (environ 65 % du salaire net versé, toutes charges comprises).
La protection sociale
- Micro-entreprise : affiliée au régime des indépendants (ex RSI),
- SASU : affiliée au régime général de la Sécurité sociale (comme un salarié).
La micro-entreprise offre une couverture sociale minimale : peu de droits en cas d’arrêt maladie, une retraite faible, et pas d’assurance chômage. C’est suffisant pour une activité d’appoint, mais souvent insuffisant si c’est votre seul revenu.
En SASU, vous êtes assimilé salarié : votre protection est proche de celle d’un cadre. Vous cotisez plus, mais en contrepartie, vous êtes mieux couvert. C’est un vrai atout si vous avez besoin d’une bonne couverture santé, ou si vous prévoyez de vous salarier à moyen terme.
La gestion comptable
- Micro-entreprise : obligations comptables ultra-simplifiées,
- SASU : comptabilité complète obligatoire.
Côté administratif, il n’y a pas photo : la micro est plus simple. Un livre de recettes, une déclaration mensuelle ou trimestrielle à l’Urssaf, et c’est tout. Pas besoin de comptable, ni de bilan, ni de compte de résultat.
En SASU, vous devez produire un vrai bilan comptable chaque année, tenir une comptabilité d’engagement, faire une assemblée générale annuelle, et déposer vos comptes. Cela implique des frais de gestion plus importants, mais aussi une vision plus fine de votre activité.
L’image professionnelle et les possibilités d’évolution
- Micro-entreprise : statut souvent perçu comme individuel, temporaire ou complémentaire,
- SASU : structure juridique crédible et évolutive.
Dans certains secteurs (notamment B2B ou tech), le statut de micro-entreprise peut limiter votre crédibilité. Certaines grandes entreprises refusent de travailler avec des indépendants sous ce statut, ou imposent des délais de paiement incompatibles avec sa trésorerie.
La SASU inspire plus de sérieux : elle donne une image de société “constituée”, avec un capital social, des statuts, un dirigeant… Elle permet aussi d'accueillir des investisseurs ou de basculer facilement en SAS pluripersonnelle si vous vous associez.
La micro-entreprise est parfaite pour démarrer vite, tester une idée ou exercer une activité complémentaire. Elle vous permet de gagner du temps, de limiter les coûts, et de rester agile. Mais elle montre vite ses limites si votre activité décolle.
La SASU, elle, demande plus de rigueur et d’engagement, mais elle offre plus de protection, plus de crédibilité, et surtout, plus de potentiel à long terme.
Votre choix doit dépendre de votre situation actuelle, de vos objectifs de revenus, et de votre ambition.
Il n’y a pas de bon ou de mauvais statut, seulement celui qui correspond à votre projet, ici et maintenant.

