Un traitement de la société suédo-britannique AstraZeneca a été dévoilé à l'ASCO 2023, le congrès mondial sur les avancées cliniques dans la lutte contre le cancer organisé par la Société américaine d'oncologie clinique. Celui-ci présente des résultats encourageants puisqu'il permet de réduire de moitié le risque de décès du cancer du poumon.
Des résultats encourageants dans la lutte contre le cancer
Comme l'indique l'Institut national du cancer, le cancer du poumon est le 3e plus répandu en France avec un taux de survie de 5 ans. Il a de plus le pourcentage de mortalité le plus élevé parmi tous les cancers. Il a engendré 33 117 décès en 2018 et est en augmentation chez les femmes.
Pour lutter contre ce fort taux de décès, AstraZeneca a réalisé des essais cliniques portant sur le traitement osimertinib (Tagrisso). Sur les 682 patients randomisés, 339 ont reçu l'osimertinib et 343 un placebo. Les résultats, publiés le 4 juin sur The New England Journal of Medicine, montrent que la survie globale à 5 ans de la maladie passait de 78% dans le groupe placebo à 88% dans le groupe osimertinib, et de 73% à 85% en stade II à IIIA.
Une avancée pour les thérapies personnalisées
Ce traitement d’AstraZeneca concerne un seul type de cancer du poumon : celui dit non à petites cellules, qui est tout de même le type le plus courant. Dans ce cas, le gène des cellules nommé l'EGFR (Epithelial Growth Factor Receptor) subit une mutation et se conduit de manière anormale. Les cellules se multiplient alors sans interruption et deviennent cancéreuses. Une fois l'anomalie détectée, le traitement sous forme de comprimés opère de façon ciblée et empêche la propagation de la maladie. Les résultats participent ainsi de l'évolution de la médecine personnalisée et ciblée concernant le cancer, même si des effets secondaires sont constatés (fatigue, rougeurs, diarrhée).
L'osimertinib était déjà utilisé en France en complément du retrait de la tumeur et d'une chimiothérapie dans certaines circonstances. Néanmoins, comme le rapporte l'avis de l'HAS en 2022, sa supériorité n'avait été montrée que par rapport à la survie sans maladie. Il manquait donc la comparaison avec le placebo. Les résultats exposés par AstraZeneca confortent ainsi la place du médicament dans les stratégies thérapeutiques de ce type de cancer.
