La startup Altrove utilise l’intelligence artificielle pour accélérer la recherche et développement (R&D) afin de découvrir de nouveaux matériaux. Moins de six mois après son lancement, elle a clôturé un tour de table en préamorçage de 3,7 millions d’euros.
L’IA pour prédire la stabilité de nouveaux matériaux
Développer un nouveau matériau pouvant exister dans un état stable est un processus extrêmement complexe qui nécessite énormément de temps. De nombreuses combinaisons doivent être testées, avec des variables comme les proportions des éléments chimiques, leur température et leur durée. Pour faire progresser la recherche, la startup Altrove utilise des modèles d’intelligence artificielle aidant à prédire la stabilité de nouveaux matériaux. Elle produit de petits échantillons et les vérifie avec une technologie de caractérisation exclusive qui utilise un diffractomètre à rayons X. Cela permet de comprendre si le matériau de sortie fonctionne comme il était prévu. “Cela semble trivial, mais il est en fait très compliqué de vérifier ce que vous avez fait et de comprendre pourquoi. Dans la plupart des cas, ce que vous avez fait n’est pas exactement ce que vous recherchiez en premier lieu”, a commenté Thibaud Martin, cofondateur et PDG d’Altrove, à TechCrunch.
L’automatisation pour accélérer la recherche
En plus d’utiliser l’IA, Altrove envisage d’automatiser son laboratoire. Cela permettra de tester plus de recettes simultanément et d’améliorer la rapidité des retours d’information. Ainsi, elle pourrait transformer le secteur de la recherche de nouveaux matériaux et l’aider à mieux répondre aux défis industriels. Dans son équipe, elle peut compter sur la haute expertise de Joonathan Laulainen, cofondateur et directeur technique, qui est titulaire d’un doctorat en science des matériaux et un expert en caractérisation. Mais pour mener à bien ses ambitions, elle doit également compter sur un solide financement.
Un premier matériau commercialisé dans les 18 mois
Afin de se développer, Altrove vient de boucler une levée de fonds en préamorçage de 3,7 millions d’euros. Ce tour de table a été mené par Contrarian Ventures, avec la participation d'Emblem et de business angels de renom comme Thomas Clozel (PDG d'Owkin) et Julien Chaumond (CTO de Hugging Face). Il va permettre à la deeptech de finaliser son laboratoire automatisé d’ici à la fin de l’année 2024. En parallèle, l’entreprise prévoit de commercialiser son premier matériau dans les 18 mois. Elle envisage en effet de vendre des licences pour ses matériaux innovants nouvellement produits, ou bien de les fabriquer elle-même en partenariat avec d’autres entreprises.