La start-up belge Sirona Technologies, spécialisée dans la capture directe du CO2 dans l'air (Direct Air Capture), vient de boucler un tour de table de 6 millions d'euros mené par les fonds LocalGlobe et XAnge. Cette levée de fonds, la deuxième pour l’entreprise, va permettre à la jeune pousse de passer à l'échelle dans le déploiement de sa technologie, avec l'ambition de capter 1 million de tonnes de CO2 par an d'ici 2030.
Une technologie de rupture pour accélérer la neutralité carbone
Créée en février 2023, Sirona Technologies a été fondée par Thoralf Gutierrez et Gauthier Limpens. Leur idée est de construire des machines capables d'aspirer le CO2 directement dans l'air ambiant, un peu comme un aspirateur géant. L'objectif est de compléter les efforts de diminution des émissions de CO2, afin d'atteindre plus rapidement la neutralité carbone.
En effet, face à l'urgence du changement climatique, il ne suffira pas de réduire nos émissions. Il faudra aussi retirer activement le CO2 déjà présent dans l'atmosphère. C'est là que la capture directe dans l'air peut jouer un rôle clé, en complément des puits de carbone naturels comme les forêts qui ne pourront pas absorber tout le CO2 en excès.
Le procédé de Sirona fonctionne en trois étapes. D'abord, de grands ventilateurs aspirent l'air et le font passer à travers un filtre chimique qui capture seulement le CO2. Ensuite, le filtre est chauffé pour séparer le CO2 sous forme de gaz pur. Enfin, ce CO2 est comprimé et envoyé à des partenaires qui peuvent soit le stocker de façon sûre et définitive sous terre, soit l'utiliser pour fabriquer de nouveaux produits.
Un déploiement au Kenya dès 2024
Les 6 millions d'euros récoltés auprès de LocalGlobe et XAnge vont permettre à Sirona de construire des machines de plus en plus performantes. Son prototype actuel peut capter environ 1 tonne de CO2 par an. Le prochain modèle qui sortira fin 2024 pourra en absorber 80 tonnes.
Dès 2024, Sirona installera sa première usine pilote au Kenya. Ce pays est idéal car son électricité est déjà produite à 93 % par des énergies renouvelables, ce qui est indispensable pour faire fonctionner les machines qui consomment beaucoup d'énergie. De plus, le sous-sol géologique du Kenya est adapté pour stocker le CO2 capté. L'usine commerciale devrait être opérationnelle début 2026 et pourra absorber 5 000 tonnes de CO2 chaque année. Les populations locales en bénéficieront aussi avec plus d'emplois, une énergie moins chère et un air plus sain.
La start-up belge prévoit aussi d'agrandir ses équipes et ses locaux à Bruxelles. À plus long-terme, elle envisage de construire une grande usine de capture de CO2 en Wallonie. Les deux fondateurs, forts de leurs expériences chez Tesla et dans la recherche, ont une vision claire : réconcilier l'humanité, la technologie et la nature. Avec ce financement, Sirona veut faire décoller la capture directe de CO2, une solution technologique innovante pour inverser le réchauffement climatique.