Société nantaise de biotechnologie, OSE Immunotherapeutics développe un vaccin pour les personnes atteintes d’un cancer avancé du poumon. Le 11 septembre 2023, elle a annoncé avoir passé avec succès la troisième phase de son essai clinique.
Tedopi, un vaccin thérapeutique contre le cancer du poumon
OSE Immunotherapeutics développe des solutions en immuno-oncologie et immuno-inflammation. Son produit le plus avancé s’intitule Tedopi, un vaccin destiné aux patients atteint d’un cancer du poumon à petites cellules (CPNPC), soit le cancer du poumon le plus répandu. Ce vaccin thérapeutique (et non préventif) a été conçu pour intervenir lors d’une rechute après un échec du traitement par chimiothérapie et immunothérapie, lorsqu’il n’existe pas de traitement alternatif. Il éduque le système immunitaire des patients ayant un cancer avancé ou métastasé, pour que l’organisme puisse reconnaître et détruire spécifiquement les cellules tumorales.
Une amélioration de la survie, de la tolérance et de la qualité de vie
Le 11 septembre 2023, la revue médicale Annals of Oncology a rapporté les résultats d’un essai clinique de phase 3 randomisé, comparant Tedopi à une chimiothérapie chez des patients atteints d’un cancer du poumon avancé ou métastasé. Ces résultats montrent des statistiques favorables pour le vaccin thérapeutique. La survie globale est améliorée, tout comme la tolérance au traitement et la qualité de vie. “Un an après le début du traitement, 44,1 % de ces patients étaient toujours en vie dans le groupe recevant le vaccin contre seulement 27,5 % dans le groupe chimiothérapie”, est-il notamment indiqué.
Un vaccin efficace chez les patients possédant le gène HLA-A2
Pour Nicolas Poirier, directeur général d’OSE Immunotherapeutics, il s’agit là de “la première étape d’une révolution thérapeutique que nous défendons depuis des années”. “Cela va nous permettre de poursuivre la recherche pour un nouvel essai confirmatoire”, a-t-il déclaré auprès de Libération. Dans un communiqué, la Biotech précise que 219 personnes, préalablement traitées par une chimiothérapie et une immunothérapie, ont participé à cette étude aux États-Unis et dans neuf pays européens. Le recrutement de patients avait dû être stoppé en raison de l’arrivée du Covid-19. Cependant, malgré cet échantillon réduit, l’étude permet de comprendre quelle est la population qui a “tiré un bénéfice réel” du vaccin, a souligné le professeur Benjamin Besse, directeur de la recherche clinique à l'Institut Gustave-Roussy et investigateur principal de l’essai. Tedopi est efficace chez les personnes possédant le gène HLA-A2, présent dans la moitié de la population. Par ailleurs, il obtient de meilleurs résultats chez les patients qui ont répondu à l'immunothérapie avant de rechuter.