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Hydrogène de France (HDF Energy) coopère avec la Tunisie pour un vaste projet d'hydrogène vert

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HDF signe un accord avec la Tunisie pour un vaste projet d’'hydrogène vert

Crédit image : Africa Mutandi.

HDF Energy (Hydrogène de France), spécialisé dans le développement d'infrastructures hydrogène de grande envergure, a signé un protocole d'accord avec le gouvernement tunisien pour le lancement d'un vaste projet de production d'hydrogène vert en Tunisie, estimé à environ 3 milliards d’euros.

La société HDF Energy, fondée en décembre 2012 par Damien Havard, est aujourd’hui un leader mondial dans le secteur de l'hydrogène, spécialisée dans la fabrication de piles à combustible haute puissance et le développement de grandes infrastructures hydrogène. L’entreprise rassemble une équipe de plus de 150 experts en hydrogène et gère actuellement un portefeuille de projets dépassant les 5 milliards d'euros.

Cet accord signé avec le ministère de l'Industrie, des Mines et de l'Énergie de la République de Tunisie s’inscrit dans la mise en œuvre d’une stratégie nationale pour l'hydrogène vert et ses dérivés d'ici 2050. L'objectif du pays est d'attirer des investissements tout en exploitant les ressources nationales disponibles et les infrastructures industrielles et énergétiques existantes.

La Tunisie ambitionne de produire 8,3 millions de tonnes d'hydrogène vert et de ses dérivés d'ici 2050, dont 2,3 millions de tonnes pour le marché local et 6 millions de tonnes pour l'exportation, avec un total d'investissements estimé à environ 120 milliards d'euros.

Un projet d’hydrogène vert à très grande échelle

HDF Energy, dans le cadre de cet accord, prévoit de développer un premier projet d’une capacité potentielle de 1 GW d'énergie éolienne, 500 MW d'énergie photovoltaïque et 800 MW d'électrolyseurs, permettant de produire jusqu'à 65 000 tonnes d'hydrogène. La majorité de cette production sera destinée à l'exportation vers l'Europe via le corridor SoutH2, un pipeline d'hydrogène piloté par des gestionnaires européens de transport de gaz.

Dans son communiqué de presse, HDF précise que l’objectif “n'est pas seulement de réaliser un projet en Tunisie, mais d'établir un véritable projet tunisien, en s'appuyant sur les compétences et l'expertise locales.” L’idée est de permettre à la Tunisie de produire un hydrogène vert parmi les plus compétitifs au monde, tout en comptant sur ses acteurs locaux.

Des tensions ressenties en Tunisie à l’encontre de cette politique d’exportation de l’énergie

La Tunisie mise sur le développement de l’hydrogène vert pour en exporter vers l’Europe, mobilisant éoliennes, panneaux photovoltaïques et ressources en eau. Cette stratégie, soutenue par une série d’accords avec des entreprises principalement européennes, suscite des tensions internes. L’opposition estime que le pays devrait d’abord répondre à ses propres besoins énergétiques, plutôt que de consacrer ces ressources à l’exportation.

En mai 2024, un consortium incluant TotalEnergies, Eren Group et le groupe autrichien Verbund a signé un accord avec le gouvernement tunisien pour exporter l’hydrogène vert vers l’Europe centrale via des pipelines. Toutefois, ce projet, qui vise à produire 1 million de tonnes par an à terme, est critiqué comme un “nouveau colonialisme vert”. Des militants soulignent les risques sociaux et environnementaux, notamment la consommation massive d’eau dessalée et l’exploitation de vastes terres dans le sud du pays, dans un contexte de pénurie hydrique et de dépendance énergétique croissante.

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Sommaire

  • Un projet d’hydrogène vert à très grande échelle
  • Des tensions ressenties en Tunisie à l’encontre de cette politique d’exportation de l’énergie