Servier, le deuxième plus grand laboratoire pharmaceutique français après Sanofi, publie des résultats financiers en forte croissance pour l’exercice 2023/2024. Tandis que l’oncologie continue de prendre du poids dans son portefeuille, le groupe souhaite désormais miser sur la neurologie.
Des résultats financiers en forte croissance
Les résultats annuels du groupe Servier, publiés le 28 janvier 2025, ont dépassé les prévisions du laboratoire. “Nous visions 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour septembre 2025, et nous avons déjà atteint 5,9 milliards depuis septembre 2024”, s’est félicité Olivier Laureau, président du groupe. En progression de 10,8 % par rapport à l’exercice précédent, cette performance s’explique en grande partie par la dynamique de Servier en oncologie. Cette “aire thérapeutique”, comme l’appelle le groupe, a enregistré une croissance impressionnante de 33 % par rapport à l’exercice 2022/2023, générant 1,43 milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Servier consacre près de 70 % de son budget R&D à ce domaine stratégique et propose actuellement huit médicaments ciblant des cancers pour lesquels les besoins médicaux restent largement insatisfaits. Grâce à ces investissements, le groupe dispose d’un pipeline prometteur de 30 projets en oncologie (à janvier 2025), dont 11 qui pourraient bientôt devenir des médicaments first in class. “En oncologie, Servier s’affirme désormais comme un acteur innovant grâce à plusieurs autorisations de mise sur le marché obtenues l’année dernière pour des traitements contre des cancers rares”, a souligné Olivier Laureau.
La neurologie, un nouveau pilier stratégique
Après l’oncologie ainsi que les maladies cardiaques, veineuses et du métabolisme (son activité historique), Servier a décidé de miser sur une troisième aire thérapeutique pour poursuivre sa bonne dynamique. Son ambition : se développer dans les maladies neurologiques, qui touchent plus de 3 milliards de personnes dans le monde, soit plus d’un tiers de la population. Tandis que les besoins médicaux sont croissants, les traitements actuellement disponibles sont très limités.
Dans le cadre de sa stratégie à 2030, Servier va donc consacrer une partie de ses efforts de R&D à ce domaine, en ciblant particulièrement les épilepsies réfractaires, les troubles rares du mouvement et les maladies neuromusculaires. “Forts de notre succès en oncologie et en qualité d’entreprise gouvernée par une fondation, donc libre de ses choix, nous entendons aujourd’hui accentuer également nos efforts de R&D en neurologie afin de répondre aux besoins des patients non couverts”, a résumé Claude Bertrand, vice-président exécutif Recherche & Développement de Servier.
Un groupe en pleine transformation
Aujourd’hui, Servier commercialise plus de 1 500 médicaments génériques couvrant une large gamme de pathologies, distribués dans plus de 70 pays à travers ses trois filiales : EGIS en Europe de l’Est, Pharlab au Brésil et Biogaran, leader du marché des génériques en France. Après avoir été reconnu coupable dans l’affaire du Mediator il y a un peu plus d’un an, le deuxième laboratoire pharmaceutique français s’était engagé dans une profonde transformation pour tourner la page et renforcer sa position sur le marché. Une stratégie qui semble porter ses fruits, puisque sa forte croissance en 2024 vient de le conduire à revoir ses ambitions à la hausse. Désormais, le laboratoire tricolore vise un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros d’ici 2030.