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Hummink boucle un tour de table de 5 millions d’euros pour son imprimante 3D révolutionnaire

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Hummink lève 5 millions d’euros pour son imprimante 3D révolutionnaire

Source de l'image : hummink.com

La start-up Deep Tech pourrait bien métamorphoser la fabrication de semi-conducteurs et de composants complexes grâce à son procédé de nano-impression.

Hummink, créée par Amin M’Barki et Pascal Boncenne en 2020, a conçu une technologie de nanoprinting direct qui permet de déposer n’importe quel matériau sur n’importe quelle surface, avec une précision sans précédent (entre 100 nanomètres et 50 microns). « Une goutte pend au bout d’un petit capillaire de verre, explique Pascal Boncenne, co-fondateur de Hummink. Lorsqu’elle entre en contact avec un objet, la goutte vient se déposer par capillarité. » Ce dispositif ouvre de nouvelles perspectives pour la production de composants. « On réduit sans cesse la taille des circuits et on y intègre de plus en plus de fonctions. Les fabricants ont donc du mal à venir interconnecter des surfaces. Notre outil permet aussi de simplifier ces tâches », précise Pascal Boncenne.

Issue des laboratoires de physique de l’Institut Pierre-Gilles de Gennes (IPGG) et de l’École Normale Supérieure, la jeune pousse a donné naissance à Nazca, une imprimante 3D équipée de cette nanopipette, qui s’adresse principalement aux labos de R&D pour la conception de prototypes. Hummink a enregistré les premières commandes pour cet équipement dont le coût s’élève à plusieurs centaines de milliers d’euros. Elle souhaite en vendre une dizaine d’exemplaires par an et réfléchit au développement industriel de sa technologie.

Hummink veut commercialiser son procédé au niveau industriel

Après une première levée de fonds de 700 000 euros en 2020, Hummink a récolté 5 millions d’euros le 9 novembre 2022 auprès de Sensinnovat, Elaia Partners, PSL, Beeyond et Bpifrance. Avec ces fonds, l’entreprise souhaite commercialiser son produit sous forme de licences à destination de l’industrie. En effet, en plus de ses applications en R&D, elle concurrence directement la technique de la lithographie pour la fabrication des semi-conducteurs.

Avec le nanoprinting, plus rapide et moins coûteux en énergie et en matériaux, Hummink vise le marché des composants les plus complexes à haute valeur ajoutée, ainsi que ceux des circuits intégrés tridimensionnels et du « redistribution layer » (l’adjonction d’une couche métallique supplémentaire) qui sont des marchés de masse.

Des équipementiers dans les secteurs du semi-conducteur, de l’aérospatial et de l’électronique imprimée ont manifesté leur intérêt pour ce procédé, en particulier Altech Co., Ltd, le spécialiste japonais en équipements microélectroniques. La trouvaille de Hummink répond également au défi stratégique majeur que constitue la maîtrise de la production des semi-conducteurs : « Cette technologie s’inscrit dans un contexte géopolitique particulier. […] Il y a un énorme enjeu autour de la réindustrialisation de l’Europe et des États-Unis. Et notre technologie peut permettre aux industriels d’internaliser la production de certains composants », conclut Pascal Boncenne.

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Ingénierie, études techniques

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  • Hummink veut commercialiser son procédé au niveau industriel