Deeptech basée à Angers, VoltR souhaite devenir le leader européen de la seconde vie des batteries au lithium. L’entreprise vient de lever 4 millions d’euros pour optimiser et industrialiser ses processus de reconditionnement.
Une technique innovante pour reconditionner les batteries au lithium
Fondée en 2022 par Alban Regnier, François Mallet, Maxime Bleskine et Thibaud Maufront, la startup VoltR a pour ambition de créer une filière européenne de collecte et de reconditionnement des batteries au lithium, pour leur donner une seconde vie. Une volonté répondant aux enjeux de décarbonation et d’approvisionnement du secteur, à l’heure où l'électrification des usages s’intensifie. L'entreprise récupère d’abord des batteries en fin de vie auprès des distributeurs, des éco-organismes et des industriels. Puis, elle les démantèle pour recycler leurs composants non réutilisables et pour isoler leurs cellules. Ces cellules sont ensuite étudiées grâce à une technologie de pointe combinant modélisation et intelligence artificielle, pour connaître leur état de santé et leur potentiel. Celles qui peuvent encore être utilisées sont regroupées en des packs homogènes répondant à un besoin donné (puissance, autonome, design…). Elles servent à donner naissance à de nouvelles batteries, standard ou sur mesure. Ainsi, les batteries reconditionnées allient performance et écoresponsabilité. Fabriquées en France, elles peuvent être proposées à des prix compétitifs par rapport aux standards du marché asiatique, notamment grâce à la réduction des coûts de transport.
4 millions d’euros pour développer une usine pilote
En 2023, VoltR a inauguré sa première ligne de production à Angers, en présence de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires. Cette ligne a permis de démontrer que le projet de la startup était techniquement faisable et économiquement viable. Désormais, la Deeptech souhaite aller plus loin dans l’industrialisation de ses procédés. Dans un communiqué de presse paru le 29 avril 2024, elle a annoncé avoir finalisé une levée de fonds de 4 millions d’euros. Un tour de table en seed lors duquel elle a pu compter, entre autres, sur C4 Ventures, Exergon, Pays de la Loire Participations et Anjou Amorçage. “Ces fonds sont principalement utilisés pour financer les activités d’amorçage de notre société, le développement de notre usine pilote, ainsi que la recherche et le développement de nos produits. Une part importante de ces fonds sera également dédiée au renfort de nos effectifs, afin de soutenir nos équipes dans la réalisation de nos objectifs stratégiques”, a commenté Maxime Bleskine, Directeur général et cofondateur de VoltR.
Une nouvelle levée de fonds a été lancée
La jeune pousse souhaite ouvrir quatre usines dans quatre pays européens d’ici 2030, dont son usine pilote en Pays de la Loire. Si la levée d’amorçage lui permet d’initier cette étape, un tour de table en série A est d’ores et déjà lancé et devrait se terminer d’ici le quatrième trimestre 2024. Selon Alban Regnier, Président et cofondateur de VoltR, cette nouvelle levée de fonds sera significative. “Quand on imaginait notre série A il y a trois mois, nous prévoyions de lever 6 millions d’euros. Aujourd’hui, nous sommes sur-sollicités par les investisseurs du monde entier. Nous n’avons pas encore calibré notre série A, mais nous savons que nous pourrons lever plusieurs dizaines de millions d’euros”, a-t-il confié à Maddyness.
Lorsque ses quatre usines seront ouvertes, l’entreprise pourrait compter 600 employés. D’ici là, elle prévoit de déposer des brevets en continu afin de s’assurer que la propriété intellectuelle de sa solution de reconditionnement des batteries ne quitte pas l’Europe.
