La Station spatiale internationale connaît déjà sa date de fin : 2031. Après 33 années de service, l’ISS devra tirer sa révérence et s’écrasera dans l’Océan Pacifique. Pour la remplacer, un nouveau projet a vu le jour : Starlab. Le 2 août dernier, le géant français Airbus annonce la création d’une co-entreprise avec Voyager Space, le spécialiste américain de la conquête spatiale.
Airbus et Voyager Space pour créer l’avenir de l’ISS
Un accord a été annoncé pour créer une joint-venture entre Airbus, avec sa branche Defence and Space, et le leader américain de la conquête spatiale Voyager Space dans le but de développer Starlab, la succession privée de la Station spatiale internationale, dont la date de lancement est prévue pour 2028.
En Europe, Airbus fournira son soutien et son expertise en matière de conception technique à Voyager Space.
L’objectif de Starlab sera surtout commercial avec une clientèle exclusivement composée de chercheurs qui travailleront sur la microgravité. Prévue pour naviguer en orbite basse, la station a pour objectif de maintenir une activité humaine continue.
« Forte de ses antécédents en matière d’innovation et de premières technologiques, Airbus est fière de s’associer à des entreprises qui veulent changer l’histoire », a déclaré Jean-Marc Nasr, responsable des systèmes spatiaux chez Airbus dans un communiqué.
Une fois de plus, Européens et Américains vont travailler conjointement. Avec une entité en Europe et une entité aux États-Unis, ce projet suivra les ambitions des deux acteurs.
En juin 2023, la NASA avait déjà jugé de la maturité technique du projet grâce au System Requirements Review (SRR), c’est-à-dire la revue des exigences des systèmes. Il s’agit d’une étape cruciale qui permet à l’agence spatiale américaine d'évaluer la capacité d’un projet à répondre aux exigences en matière de sécurité et de mission.
De son côté, Matthew Kuta, président de Voyager Space, souligne : « ce jour marque une étape importante pour l’avenir des destinations spatiales commerciales. Nous sommes fiers de bénéficier de la confiance de la NASA pour remplacer l’ISS, à travers un partenariat qui élargit l’écosystème de Starlab aux agences spatiales mondiales ».
Une station privée pour prendre la suite de l’ISS
Cette annonce s’inscrit aussi dans un contexte inédit : la NASA a proclamé son souhait de changer de modèle. En effet, l’agence spatiale américaine ne veut plus s’octroyer la gestion d’une station spatiale. Dans un futur proche, elle enverra ses astronautes par le biais de contrats de service auprès d’entreprises privées.
Malgré ce changement de cap, la NASA encourage tout de même ces initiatives privées avec plusieurs aides via le Space Act Agreement (SAA) en 2021 : 160 millions de dollars pour Voyager Space, 130 millions pour Blue Origin (le projet de Jeff Bezos) et 126 millions pour Northrop Grumman.
Avec la fin de la Station spatiale internationale, la course est lancée. Combien d’entreprises privées réussiront à passer tous les tests et à envoyer leur station en orbite ? Sans oublier que certaines ne poursuivent pas le même but, Blue Origin, la création du PDG d’Amazon, ou encore Axiom Space se veulent être des attractions touristiques avant tout.