Après avoir redressé Renault et mené une profonde transformation stratégique, Luca de Meo s'apprête à relever un nouveau défi : la direction générale du géant du luxe Kering. Son départ, effectif le 15 juillet, ouvre une période de transition pour le constructeur automobile, tandis que Kering espère relancer sa dynamique grâce à ce profil inattendu.
Un départ annoncé après cinq ans de transformation chez Renault
Arrivé à la tête de Renault en juillet 2020, Luca de Meo a rapidement imposé sa marque avec la stratégie “Renaulution”, visant à redonner de la rentabilité et de la clarté au groupe. Ce plan s’est traduit par la création de pôles indépendants, comme Ampère pour l’électrique, une réorganisation profonde et un repositionnement vers des véhicules à plus forte marge. Résultat : Renault affiche en 2024 les meilleurs résultats financiers de son histoire.
Son départ, bien qu’annoncé de façon soudaine, semble avoir été mûrement réfléchi.
Le conseil d’administration de Renault, dirigé par Jean-Dominique Senard, a d’ores et déjà activé un plan de succession et assure que les transformations engagées se poursuivront, sans rupture.
La nouvelle a toutefois été mal accueillie en Bourse : l’action Renault perdait près de 3 % à l’ouverture, signe d’une certaine inquiétude sur l’après de Meo.
Un nouveau défi dans l’univers du luxe pour relancer Kering
C’est chez Kering, le groupe de luxe derrière Gucci, Balenciaga ou encore Yves Saint Laurent, que Luca de Meo poursuivra sa carrière. Il y prendra la fonction de directeur général, dans un contexte de turbulences : la valorisation boursière du groupe a chuté de près de 70 % en trois ans, et Gucci peine à renouer avec une dynamique commerciale forte.
Son arrivée marque aussi un tournant dans la gouvernance du groupe. François-Henri Pinault, jusqu’alors PDG, conserve la présidence mais confie les rênes exécutives à de Meo. Ce modèle dual est une première pour Kering.
Le choix de de Meo, profil extérieur au luxe mais reconnu pour ses qualités de stratège, a surpris mais rassuré les marchés. À l’annonce de sa nomination, l’action Kering a gagné plus de 5 %. Le groupe espère que son expérience dans la transformation industrielle et la conduite du changement l’aidera à impulser un nouveau souffle stratégique, notamment pour moderniser Gucci et restaurer la croissance du groupe.
