La startup française Chipiron vient de réaliser une levée de fonds de 15 millions d’euros pour finaliser le développement d’une IRM portable, moins coûteuse et bien plus accessible que les machines traditionnelles. Avec cette innovation, l’entreprise entend bouleverser le paysage de l’imagerie médicale, en rendant l’IRM aussi courante qu’une radiographie.
Une IRM plus accessible, plus simple, partout dans le monde
Créée en 2020 par Evan Kervella et Dimitri Labat, Chipiron s’est fixée un objectif audacieux : concevoir une IRM à très bas champ, compacte, mobile et dix fois moins chère que les machines conventionnelles. Grâce à une technologie de rupture utilisant des capteurs quantiques SQUID, leur appareil permet d’obtenir une imagerie cérébrale de qualité avec des champs magnétiques ultra-faibles.
L’IRM développée par Chipiron ne nécessite ni blindage magnétique, ni installation complexe : elle peut être installée en quelques heures et utilisée quasiment immédiatement. Cette simplicité ouvre des nouvelles perspectives pour les structures médicales peu équipées, comme les cliniques rurales, les centres de santé locaux ou les établissements isolés.
Une levée de fonds pour accélérer le développement d’un IRM de nouvelle génération
La levée de fonds de 15 millions d’euros en série A a été menée par le fonds Deeptech Blast, avec le soutien du Conseil européen de l’innovation, d’iXcore, de Bpifrance et du plan France 2030. Cet apport permettra à Chipiron de finaliser la R&D, d’assembler ses premiers prototypes cliniques d’ici la fin de l’année 2025, et de démarrer des essais hospitaliers dès 2026.
L’ambition est claire : rendre l’IRM aussi accessible qu’une prise de sang. En ciblant un coût de fabrication inférieur à 200 000 €, Chipiron veut démocratiser cette technologie de pointe, aujourd’hui souvent réservée à des hôpitaux hautement spécialisés. Plus de 100 machines pourraient être déployées d’ici cinq ans, après obtention des certifications CE et FDA.
Avec cette nouvelle levée, Chipiron franchit le cap des 20 millions d’euros récoltés depuis sa création. La startup prévoit de s’implanter aux États-Unis dès 2026 et de lancer une procédure d’autorisation auprès de la FDA pour une commercialisation mondiale à partir de 2027.
En rendant l’IRM mobile, légère, abordable et rapide à mettre en œuvre, Chipiron entend non seulement améliorer la détection précoce de nombreuses pathologies, mais aussi soulager les systèmes de santé en favorisant un suivi plus régulier et moins coûteux. Une avancée technologique au potentiel immense pour les pays en développement comme pour les zones médicalement sous-dotées en France.