La jeune pousse récolte 1,9 million d’euros pour soutenir la montée en puissance de son logiciel de détection des documents falsifiés.
La fraude documentaire est un fléau touchant tous les secteurs, responsable de préjudices évalués à 40 milliards d’euros par an en France. Fiche de paie, pièce d’identité, diplômes… « Tout le monde peut falsifier avec des logiciels à la portée de tous, d’un simple Word ou Photoshop », constate Marc de Beaucorps, co-fondateur de Finovox.
En revanche, il existe peu de solutions pour détecter ces contrefaçons. Dans un contexte économique favorable à la hausse constante des fraudes, la start-up française a conçu un programme basé sur le machine learning, capable d’analyser en quelques secondes les documents qui lui sont soumis, de repérer les retouches, l’origine de la falsification, quel que soit le format ou la langue.
La solution comporte un outil API qui s’agrège au système d’information de l’entreprise pour disséquer en permanence l’ensemble de ses fichiers, ainsi qu’un outil SaaS qui réalise des examens approfondis grâce à des techniques innovantes (vues 3D, mises en lumière d’une zone, historique des versions).
Plus rapide, plus fiable et moins coûteux que les réponses actuelles, Finovox promet de diviser par 6 les fraudes subies. Elle a séduit des compagnies du secteur de la banque et des assurances, mais elle adresse tous les marchés, depuis les télécoms (Bouygues est déjà client) ou les services publics, en passant par les sociétés de recrutement et les agences immobilières.
Finovox veut parfaire son logiciel et se déployer à l’international
Créée en 2019 par Marc de Beaucorps, Théophile du Portal et Pierre-Alexis Gouzien, tous trois experts en lutte antifraude, blockchain, machine learning et marketing, Finovox a bénéficié d’une première levée de fonds en 2021 auprès de Christophe Henner, ex-président de Wikipédia, et d’AU Group.
En mai 2022, elle a finalisé un second tour de table de 1,9 million d’euros qui a réuni Shapr Ventures, SuperCapital, ainsi qu’une dizaine d’investisseurs comme Jérôme Proust, fondateur de Glady (ex-Wedoogift). « Avec de tels partenaires, on peut transformer une idée en une révolution de secteur. En plus d’un investissement, ils apportent un accompagnement global, une vision d’entrepreneurs, un réseau et une expertise pour nous conduire vers l’internationalisation. C’est une première marche pour sortir de France », se félicite Marc de Beaucorps.
Pour accélérer son développement et réaliser ses ambitions en Europe et aux États-Unis, Finovox prévoit de renforcer son équipe en passant de 10 à 25 collaborateurs dès 2023, d’améliorer encore son outil afin de « créer la solution antifraude la plus performante et complète du marché ». Elle vise également l’obtention des certifications ISO 27001 et ISO 27701.
