La société tourangelle Lovaltech développe un vaccin nasal contre le Covid-19, qui pourrait être utilisé pour d’autres maladies infectieuses et des muqueuses. Elle vient de lever 6,8 millions d’euros en amorçage pour accélérer les essais cliniques de cette technologie prometteuse.
Un vaccin nasal éliminant le virus “dès l’entrée dans le nez”
Créée en janvier 2022 par Patrick Barillot, Isabelle Dimier-Poisson, Mathieu Epardaud et Nicolas Aubrey, l’entreprise Lovaltech développe un vaccin nasal pour bloquer la transmission de maladies infectieuses comme le Covid-19. Cette solution présenterait plusieurs avantages par rapport aux vaccins intramusculaires, en particulier au niveau de la réponse immunitaire du corps. Celle-ci se fait de manière globale (comme les vaccins intramusculaires), mais aussi de façon localisée au niveau de la cavité du nez, ce qui arrête précocement le virus. “Le virus est éliminé dès l’entrée dans le nez, ce qui évite qu’il se multiplie et qu’il contamine d’autres personnes. Ça pourrait être la première fois qu’on devance des variants”, avait ainsi commenté Patrick Barillot, co-fondateur et Président de la startup, auprès de Maddyness en août 2023. À long terme, le procédé pourrait être proposé pour de nombreuses maladies des muqueuses et maladies respiratoires, transmise par des virus ou des parasites, ou encore pour certains cancers. Il pourrait aussi contrer les pandémies futures.
6,8 millions d’euros pour mener des essais cliniques sur l’Homme
Afin de lancer les premiers essais cliniques de son vaccin sur l’Homme courant 2024, Lovaltech vient de boucler une levée de fonds de 6,8 millions d’euros. “Ce tour d'amorçage est composé d'un apport en capital de 1,5 million d'euros et d’un financement non dilutif de 5,3 millions d'euros de la Banque Publique d'Investissement (Bpifrance) dans le cadre d’un appel à projet France 2030”, est-il indiqué dans un communiqué de presse. Parmi les principaux investisseurs de ce tour d’amorçage figurent Da Vinci Labs et le Fonds d’Amorçage de la Région Centre-Val de Loire. Le président de la région, François Bonneau, espère ainsi que d’autres chercheurs lanceront des projets innovants en Centre-Val de Loire. Lovaltech est en effet la concrétisation d’une vision ambitieuse de scientifiques de l’Université de Tours et de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l'alimentation et l’environnement).
240 candidats recherchés
Comme l’a souligné Patrick Barillot, “ce tour d'amorçage marque une étape décisive pour Lovaltech et pour ses vaccins de nouvelle génération à administration nasale”. L’entreprise va pouvoir mener des essais cliniques de phases 1 et 2 dans cinq hôpitaux français : le CHRU de Tours, l'hôpital Cochin à Paris et les hôpitaux de Saint-Étienne, Limoges et Dijon. Elle recherche 240 candidats pour ses tests, et 150 personnes se sont déjà portées volontaires. La mise sur le marché de son premier vaccin nasal est espérée pour 2026.