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Recyclage de batteries électriques : Mecaware lève 40 millions d’euros pour passer à l'industrialisation

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Mecaware lève 40M€ pour recycler les batteries électriques

Crédit image : Mecaware

Le 6 octobre 2023, Mecaware a annoncé avoir finalisé une levée de fonds de 40 millions d’euros. L’objectif : industrialiser sa technologie permettant de recycler les métaux contenus dans les batteries électriques.

Récupérer les métaux rares des batteries électriques

Alors que la tendance de la motorisation électrique ne faiblit pas, notamment dans le domaine de l’automobile, il est nécessaire de trouver comment réutiliser les métaux critiques contenus dans les batteries. C’est sur ce segment que se positionne Mecaware, société lancée en décembre 2020 par Arnaud Villers d’Arbouet et Julien Leclaire. La startup est à l'origine d’une solution de recyclage innovante à base… de gaz carbonique. Lithium, cobalt, nickel, lanthanides, manganèse… ces métaux et terres rares, contenus dans les batteries usagées et les rebuts de production de leurs usines de fabrication, peuvent être récupérés grâce à un procédé chimique consistant, en résumé, à les placer dans de l’amine, puis à les mettre en contact avec du dioxyde de carbone récupéré dans les fumées industrielles.

Une technique inédite, plus rapide et plus écologique

Cette carbométallurgie s’avère plus rapide, moins polluante et moins chère que l’hydrométallurgie, la principale technique actuellement utilisée pour recycler les batteries. Cette dernière consiste en effet à dissoudre les rebuts dans de l’acide, puis à fabriquer un extrayant à base de produit pétrosourcé pour chaque métal présent dans la solution, afin de le récupérer. “Mecaware déploie ainsi une solution industrielle inédite et évolutive dans une démarche d'économie circulaire. Elle permet de sécuriser les approvisionnements en matières premières, permettant l'indépendance stratégique de nos territoires pour accompagner la transition énergétique, le tout dans le respect des normes européennes”, a résumé Arnaud Villers d’Arbouet, cofondateur et CEO, dans un communiqué de presse.

Une usine d’ici fin 2026

Pour développer sa technologie, Mecaware vient de finaliser une levée de fonds de 40 millions d’euros menée par Crédit Mutuel Innovation et le fonds SPI2, géré pour le compte de l'État par Bpifrance dans le cadre de l'initiative France 2030. Elle a pu s’appuyer sur certains de ses partenaires bancaires historiques : EIT InnoEnergy, UI Investissement, Kreaxi, BNP Paribas Développement et Crédit Agricole Création. Ce tour de table va lui permettre de doubler ses effectifs pour atteindre les 80 employés d’ici 2024, mais aussi d’entamer l’industrialisation de son procédé d’extraction métallique. Le projet pilote de recyclage, appelé Gigafactories Scrap – ScrapCO2MET, sera opérationnel en 2025. Il permettra de produire 50 tonnes de métaux recyclés par an. À plus long terme, la jeune pousse souhaiterait mettre en service sa première usine, d’une capacité de production de 8 000 tonnes de métal par an, d’ici fin 2026. En parallèle, elle prépare son installation dans son nouveau Centre Technique à Vénissieux, en périphérie de Lyon, pour accompagner cette future industrialisation. D’une surface de 1 600 m², ce centre comportera des bureaux, un laboratoire R&D et un hall industriel.

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Ingénierie, études techniques

Sommaire

  • Récupérer les métaux rares des batteries électriques
  • Une technique inédite, plus rapide et plus écologique
  • Une usine d’ici fin 2026