Le projet Air Liquide Normand’Hy mettra en service d’ici 2026 un électrolyseur géant d’une capacité de 200 MW, afin d’alimenter en hydrogène renouvelable la raffinerie normande de TotalEnergies et contribuer à la décarbonation du bassin industriel de la région.
Air Liquide va investir plus de 400 millions d’euros pour construire le plus grand électrolyseur PEM (Protone Exchange Membrane) au monde, en partenariat avec Siemens Energy. Le projet Normand'Hy de production d’hydrogène renouvelable à grande échelle permettra d'éviter l'émission de 250 000 tonnes de CO2 par an d'ici 2026, dans une zone qui concentre 13 % des émissions de CO2 de l'industrie française.
Une production massive d’hydrogène vert pour l’industrie et la mobilité
Le complexe Normand'Hy, équipé de 12 électrolyseurs, disposera d'une puissance de 200 mégawatts. À pleine capacité, le site devrait générer 28 000 tonnes d'hydrogène vert par an, destiné à l'industrie et au secteur des transports. Ce projet sera parmi les premiers à bénéficier des approvisionnements de la nouvelle installation de Siemens Energy et Air Liquide à Berlin, spécialisée dans la fabrication d'électrolyseurs.
Situé à Saint-Jean-de-Folleville en Seine-Maritime, le site de Normand’Hy se situe à côté du bassin industriel de Port-Jérôme. “Il y a un vrai enjeu à commencer par des bassins industriels. C'est une première à cette échelle et un cas d'école de ce que nous souhaitons engager dans une course qui est mondiale avec de gros projets en Australie ou au Moyen-Orient”, explique Erwin Penfornis, vice-président de la branche mondiale Hydrogène Energie chez Air Liquide dans Les Échos.
Un accord majeur avec la raffinerie Gonfreville-l'Orcher de TotalEnergies
TotalEnergies sera l’un des principaux clients du site, destiné à recevoir 40 tonnes d’hydrogène par jour, soit la moitié de la production quotidienne de Normand’Hy. En échange, TotalEnergies doit venir alimenter l’électrolyseur Air Liquide Normand’Hy, avec de l'électricité renouvelable à hauteur de 100 MW, volume correspondant à la part d’hydrogène livré à sa raffinerie. “Cette association avec Air Liquide marque une nouvelle étape dans l’ambition de TotalEnergies de décarboner l’hydrogène que consomment ses raffineries en Europe à l’horizon 2030. En alimentant l‘électrolyseur avec de l’électricité renouvelable issue de projets solaires et éoliens, TotalEnergies tire parti de son positionnement d’acteur intégré de l’électricité”, souligne Bernard Pinatel dans un communiqué, Directeur général Raffinage-Chimie du Groupe TotalEnergies.
Pour le reste des besoins en électricité de l’électrolyseur, Air Liquide prévoit de signer des contrats à long terme d’approvisionnement en énergie renouvelable complétés par de l’énergie bas carbone du réseau électrique français.
Le projet Normand’Hy est soutenu à hauteur de 190 millions d’euros par l’Etat Français dans le cadre du PIIEC, Projet Important d’Intérêt Européen Commun approuvé par la Commission Européenne, et du Plan de Relance.
