Longtemps symbole de prospérité et de stabilité, l’industrie du luxe française traverse aujourd’hui une zone de turbulences inédite. Selon Bain & Company, 2025 pourrait être la pire année pour le secteur depuis la crise de 2008. Les résultats décevants des géants comme LVMH ou Kering confirment l’ampleur du ralentissement, accentué par des difficultés structurelles.
Des ventes en net recul
D’après Bain & Company, les ventes mondiales de produits de luxe personnels devraient reculer de 2 à 5 % en 2025, avec un scénario pessimiste allant jusqu’à –9 %. Un choc brutal pour un secteur qui, ces dernières années, semblait résister à toutes les crises.
Les chiffres de 2024 annonçaient déjà cette tendance : LVMH a enregistré un léger repli de –2 %, tandis que Kering a plongé de –12 %. Le contraste est frappant avec Hermès, qui a continué de croître de +13,8 %, confirmant la solidité de son positionnement ultra-haut de gamme.
Le ralentissement touche particulièrement la Chine et les États-Unis, deux marchés historiquement porteurs. Les segments emblématiques, maroquinerie, prêt-à-porter, joaillerie et horlogerie, affichent des baisses allant jusqu’à –2 %.
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Voir les documents disponiblesDes difficultés structurelles
Au-delà du simple ralentissement économique, certains groupes font face à une crise interne profonde. Chez Kering, les résultats sont alarmants : chute de 42 % du résultat opérationnel au premier semestre 2024, suivie d’une nouvelle baisse attendue de 30 % au second. La marque phare Gucci recule de 26 % au troisième trimestre, tandis que Saint Laurent perd 7 %.
Même LVMH n’est pas épargné. Sa division Moët Hennessy a vu sa trésorerie passer de +1 milliard d’euros en 2019 à –1,5 milliard d’euros en 2024. Pour tenter de redresser la barre, la direction a changé : Jean-Jacques Guiony a remplacé Philippe Schaus en février 2025, épaulé par Alexandre Arnault. Une restructuration est en cours, avec la suppression de 1 200 postes (12 % des effectifs), signe que la tempête est aussi sociale.




