Comment se former en auto-entreprise ?

Comment se former en auto-entreprise ?

A l’instar des salariés, les auto-entrepreneurs disposent d'un droit à la formation. A ce titre, ils versent une contribution spécifique appelée la contribution à la formation professionnelle. Plusieurs options s’offrent à l’auto-entrepreneur qui souhaite se former. Découvrons ensemble les possibilités.

Quels sont les droits à la formation d’un auto-entrepreneur ?

La micro-entreprise permet de bénéficier d’un droit à la formation par le paiement d’une contribution : la contribution à la formation professionnelle (CFP).

La CFP est une cotisation obligatoire que doivent payer les auto-entrepreneurs pour bénéficier d’un droit à la formation. L’objectif de cette cotisation est de leur permettre de bénéficier de formations adaptées à leurs besoins professionnels. La CFP finance tout ou partie des coûts de ces formations. Ce dispositif contribue au développement des compétences des travailleurs indépendants et de maintenir leur compétitivité sur le marché.

La contribution à la formation professionnelle est calculée en proportion du chiffre d’affaires :

  • 0,1 % du chiffre d’affaires annuel pour les activités commerciales ;
  • 0,2 % du chiffre d’affaires annuel pour les activités libérales ;
  • 0,3 % du chiffre d’affaires annuel pour les activités artisanales.

Le paiement de cette cotisation s’effectue en même temps que celui des cotisations sociales : après déclaration du chiffre d’affaires sur le site de l’Urssaf.

Au titre de la CFP, les travailleurs indépendants peuvent bénéficier des formations dans divers domaines tels que le marketing (digital), la gestion d’entreprise, la comptabilité, etc. Ils peuvent acquérir des compétences techniques et des certifications nécessaires à leur activité.

Toutefois, il convient de savoir que le montant de CFP payé ne correspond pas au montant versé au titre du droit à la formation. La somme dontque bénéficiera l’auto-entrepreneur dépendra de son secteur d’activité, du type de formation réalisée et du code APE de son entreprise.

Ainsi, le financement d’une formation pour un auto entrepreneur pourra être partiel ou intégral, elle ne sera pas automatiquement gratuite.

Quel est l’avantage de se former en auto-entreprise ?

Se former en auto-entreprise confère de nombreux avantages.

En effet, l’auto-entrepreneur développe de nouvelles compétences. La formation lui permet d’acquérir des savoir-faire nécessaires à son activité ou de perfectionner des compétences existantes (mise à jour des évolutions technologiques par exemple).

Les certifications et diplômes obtenus renforcent également la crédibilité auprès de la clientèle et permettent de pérenniser son activité malgré la compétitivité. La formation s’avère cruciale face aux évolutions du marché.

Dans certains secteurs, elle est obligatoire afin de respecter les certifications et la réglementation en vigueur.

Par ailleurs, certaines formations contribuent à un meilleur fonctionnement de l’entreprise voire son développement. Les formations en gestion d’entreprise, à titre d’illustration, permettent aux auto-entrepreneurs de mieux structurer leur activité pour optimiser leur temps et ressources. Les risques d’erreurs sont drastiquement réduits.

Les formations en marketing apportent également aux auto-entrepreneurs les outils et stratégies pour attirer la clientèle et la fidéliser. Le SEO, par exemple, est un ensemble de techniques marketing pour renforcer la visibilité d’un site sur les moteurs de recherche.

De manière globale, un auto-entrepreneur formé fournit un service ou bien plus qualitatif et peut ainsi augmenter son tarif ou s’ouvrir à de nouvelles niches, ce qui favorise son développement dans le temps.

Enfin, avec un égal accès à la formation pour les travailleurs indépendants et les salariés, le statut d’auto-entrepreneur devient plus attractif et durable.

Qui encadre la formation des auto-entreprises ?

Le droit à la formation des autoentrepreneurs est encadré par le Fonds d’assurance formation (FAF). Ce dispositif permet aux auto-entrepreneurs et aux travailleurs indépendants d’accéder à des financements de formation. Ils peuvent ainsi se former durant toute leur carrière professionnelle.

Les FAF sont pour leur grande part financés par la contribution à la formation professionnelle (CFP).

Par ailleurs, les FAF se distinguent par les secteurs d’activité où ils sont rattachés :

  • les FAFCEA (Fonds d’assurance formation des chefs d’entreprise) pour les artisans ;
  • l’AGEFICE (FAF du commerce, de l’industrie et des services) pour les secteurs du commerce, de l’industrie et des services ;
  • les FIFPL (Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux) pour les libéraux.

Les auto-entrepreneurs éligibles doivent solliciter les FAF de leur secteur afin d’obtenir le financement total ou partiel de leurs formations. La prise en charge est plafonnée à un montant annuel qui peut varier selon le fonds.

Ce dispositif clé offre aux travailleurs indépendants un accès à la formation professionnelle essentiel pour développer leurs compétences.

Les FAF jouent un rôle crucial en finançant tous types de formation (gestion d’entreprise, comptabilité, marketing, etc.) permettant aux auto-entrepreneurs d’obtenir des certifications spécifiques ou d’acquérir des compétences techniques.

Les formations étant souvent coûteuses, les FAF représentent un levier pour ces travailleurs en matière de compétence et favorisent leur compétitivité sur le marché. Ils leur permettent de pérenniser et développer leur activité dans un environnement en constante évolution.

Comment se former en auto-entreprise ?

Afin de bénéficier d’une formation, l’autoentrepreneur doit procéder à différentes démarches.

Il doit, en premier lieu, consulter le montant de ses droits à la formation. Pour ce faire, il convient de se rendre sur le site moncompteformation.gouv.fr pour consulter le montant accumulé sur le compte personnel de formation (CPF). En cas de fonds insuffisants, la formation pourra éventuellement être prise en charge par le FAF.

En second lieu, il convient de trouver une formation éligible à une prise en charge par le CPF ou le fonds d’assurance formation (FAF).

Le choix de la formation est libre mais il y a trois points de vigilance :

  • en cas de mobilisation des droits issus du FAF, il convient de vérifier que la formation choisie est éligible à ce mode de financement ;
  • en cas de mobilisation du CPF, il est recommandé de choisir une formation sur le site officiel ;
  • en cas de choix d’une formation, il convient de vérifier qu’elle dispose de la certification Qualiopi. Le cas échéant, son financement ne pourra pas être pris en charge.

Bon à savoir : depuis 2022, la certification Qualiopi remplace Datadock. Désormais, cette certification est nécessaire pour l’obtention de fonds de financement.

Concernant la procédure, elle diffère selon le financeur :

  • en cas d’inscription à une formation figurant sur le catalogue du site CPF, il faudra déposer une demande d’inscription à partir de son espace personnel. Un délai de 30 jours sera laissé à l’organisme de formation pour accepter la demande. Une fois acceptée, il faudra valider son inscription sur son compte CPF ;
  • en cas de financement par le FAF, il faudra déposer son dossier à l’établissement concerné selon le secteur.

Quelles sont les autres aides pour se former en auto-entreprise ?

En dehors du compte CPF ou des cotisations versées, plusieurs aides peuvent être accordées à un auto-entrepreneur souhaitant se former.

France Travail (ex Pôle Emploi) peut apporter un financement aux demandeurs d’emploi pour des formations. En effet, l’aide individuelle à la formation (AIF) est une aide financière pour les frais découlant d’une formation.

Cette aide peut être accordée aux demandeurs d’emploi inscrits à France Travail, qu’ils soient indemnisés ou non. Peuvent également en bénéficier toutes les personnes sous contrat de sécurisation professionnelle (CSP), sous contrat de reclassement professionnel (CRP) ou encore sous contrat de transition professionnelle (CTP).

Toutefois, elle ne peut être demandée que dans les situations suivantes :

  • la totalité des frais de formation n’est pas couverte par les autres financements dont dispose la personne ;
  • la formation ne bénéficie d’aucune prise en charge par d’autres financements.

Les formations pouvant être financées par ce dispositif sont toutes les formations éligibles au CPF ainsi que certaines formations non éligibles ou ne figurant pas dans le catalogue des formations gratuites proposées par France Travail.

Bon à savoir : il est possible de financer son permis de conduire, une VAE (validation des acquis de l’expérience) ou un bilan de compétence avec cette aide.

Pour bénéficier de cette aide, le projet de formation doit être validé par France Travail. L’auto-entrepreneur doit ainsi demander un devis à l’organisme de formation et le transmettre à son conseiller. Seul un projet de formation cohérent sera validé.

Une demande d’aide doit également être adressée à France Travail en cas de mobilisation insuffisante du compte CPF.

Par ailleurs, d’autres acteurs peuvent prendre en charge partiellement ou totalement les frais de formation des auto-entrepreneurs : la Chambre du commerce et de l’industrie en est un exemple. Cette prise en charge se traduit souvent par des subventions versées ou des prêts accordés.

Il est également possible d’avoir recours à des subventions privées ou des prêts pour financer les coûts de son activité, notamment les formations nécessaires au démarrage (le prêt d’honneur, la garantie BPI France, etc.).

Ce type de financement est accordé par des organismes privés, des associations ou des entreprises.

Enfin, des aides ou subventions locales peuvent être accordées par les régions ou les départements. A titre d’illustration, la région Grand Est propose une aide régionale individuelle à la formation (ARIF) d’un montant maximal de 6000 euros. Cette aide est ouverte aux demandeurs d’emploi ayant créé leur entreprise depuis moins de 6 mois. Elle est destinée aux projets de formations diplômantes ou certifiantes.

Les aides de formations sont ainsi multiples et dépendent également du secteur géographique de chaque entrepreneur. Il convient donc de se renseigner auprès des organismes habilités (France Travail, chambre du secteur d’activité, etc.) avant tout projet de formation.

Pour conclure, il est possible pour un auto-entrepreneur de se former dans divers domaines à moindre coûts. Afin de bénéficier d’aides au financement d’une formation, il lui incombe d’entreprendre des démarches auprès des organismes concernés. Par ailleurs, il reste libre de former à ses frais et sans conditions requises.