Lundi 4 novembre 2024, l’État a annoncé la signature du contrat d’acquisition d’Alcatel Submarine Networks. Une nationalisation à hauteur de 80 % qui témoigne du caractère stratégique de l’industrie des câbles sous-marins.
Alcatel Submarine Networks (ASN), qui appartenait à Nokia depuis 2015, va devenir une entreprise publique. Après une promesse d’acquisition effectuée en juin 2024, l’État a confirmé, lundi 4 novembre, qu’il allait signer le contrat correspondant à cette opération le lendemain. L’acquisition porte sur 80 % du capital de la société mais pourrait, à terme, monter à 100 %. L’explication avancée par Antoine Armand, Ministre de l'Économie, des Finances et de l’Industrie : cette entreprise est “essentielle pour notre souveraineté”.
Plus de 750 000 km de câbles sous-marins gérés dans le monde
L’entreprise française Alcatel Submarine Networks est peu connue du grand public. Pourtant, elle est présente sur le territoire depuis 1858 et fait figure de spécialiste dans son domaine : la conception, la fabrication, l’installation et la maintenance de câbles sous-marins de télécommunication. La société emploie 1 370 personnes en France, s’occupe d’une flotte de sept navires de pose et de maintenance, et gère plus de 750 000 km de câbles transcontinentaux partout dans le monde. Une part conséquente du trafic Internet mondial passe donc par une infrastructure déployée et entretenue par Alcatel Submarine Networks. En 2023, son chiffre d’affaires était de plus d’un milliard d’euros. Il devrait “doubler ou tripler avec le marché de la fibre optique” ces prochaines années, comme l’a souligné Bercy lundi 4 novembre, lors d’une conférence de presse.
Une décision stratégique pour la souveraineté numérique
"La participation majoritaire de l’État dans cet opérateur vise à garantir l’indépendance numérique de la France et de ses partenaires", précise un communiqué de l’État datant du mardi 5 novembre. L’objectif : “assurer le maintien du savoir-faire industriel et des emplois en France”. Cette nationalisation est donc un choix stratégique, qui évite que le savoir-faire d’ASN ne tombe entre de mauvaises mains. Elle pourrait également s’avérer rentable pour les finances publiques, puisque cette entreprise est le seul fabricant européen positionné sur son secteur et qu’elle détient un tiers du marché mondial.