La deeptech parisienne Finovox a conçu un logiciel basé sur l’Intelligence Artificielle pour détecter les faux documents. Cette levée de fonds de 4 millions d’euros doit l’aider à accroître son développement en France comme à l’international.
Fondée en 2019 par Marc de Beaucorps, Théophile du Portal et Pierre-Alexis Gouzien, Finovox aide les entreprises à lutter contre la fraude documentaire grâce à un outil basé sur l'intelligence artificielle, capable de vérifier rapidement l'authenticité des documents numériques (factures, pièces d'identité, justificatifs, fiches de paie...) et de détecter les éventuelles falsifications.
Le phénomène de fraude coûte cher aux entreprises : en France, entre 5 et 10 % des prestations d'assurance versées à partir de documents frauduleux entraîneraient des pertes de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Les taux de fraude financière, incluant les crédits à la consommation, les prêts immobiliers et l’affacturage, sont également élevés. Et les chiffres sont parlants : 33 % des entreprises victimes de fraude ont subi un préjudice supérieur à 10 000 €, et 100 000 € pour 14 % d’entre elles.
“Finovox est un must have pour toutes les assurances, les banques, les services de l’Etat qui sont confrontés à de la fraude. Le retour sur investissement pour le client est entièrement prouvé, offrant ainsi un gain financier significatif, ce qui constitue le meilleur argument de vente”, souligne Anthony Bourbon, fondateur de Blast Club et investisseur, dans un communiqué de l’entreprise.
Capable d’analyser un document en 5 secondes et de diviser par le 6 le montant fraudé auprès des entreprises, Finovox connaît un certain succès depuis son lancement. En 2023, la start-up a gagné 40 nouveaux clients, dont Bouygues Telecom, Orange Bank, Allianz Direct et BPI France. Au total, plus de 1,2 million de documents ont été analysés en une année. Elle souhaite donc désormais accélérer son développement grâce à une importante levée de fonds.
2,8 millions d’euros de fonds privés et 1,2 million de financement public technologique
Pour soutenir sa croissance, Finovox a récemment clôturé une levée de fonds de 4 millions d’euros. 2,8 millions ont été obtenus lors d’un tour de table qui a réuni le Blast Club d’Anthony Bourbon, le Groupe Inter Mutuelles Assistance (IMA), Vaex Capital et les investisseurs historiques. Un financement public technologique vient compléter cette somme, dont l’entreprise n’a pas détaillé l’origine.
Finovox prévoit de renforcer le développement de son produit en améliorant ses capacités d'extraction de données basées sur l'intelligence artificielle. L'objectif est de rendre sa solution applicable à 100 % des documents, indépendamment des langues et des alphabets, un défi technologique majeur à moyen terme. Elle projette également de s’étendre dans plusieurs pays voisins (Italie, Espagne, Royaume-Uni) ainsi qu’au Québec, aux États-Unis et à Singapour.
Pour soutenir cette croissance, Finovox prévoit d'intensifier sa présence commerciale en France et à l'international, et de recruter 12 nouveaux talents. Son ambition est de doubler le nombre de ses clients et d’analyser plus de 5 millions de documents d’ici fin 2024.
