Toopi Organics annonce simultanément la commercialisation de son premier produit Lactopi Start, un biostimulant issu de la fermentation de l’urine humaine pour le remplacement partiel des engrais chimiques, ainsi qu’une levée de fonds de 16 millions d’euros.
“Changer le monde commence aux toilettes” : la proposition de valeur de Toopi Organics, si elle peut paraître déconcertante de prime abord, semble faire ses preuves. La startup vient de bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché de son urine fermentée à destination de l’agriculture.
Concrètement, Toopi souhaite sortir l'urine du cycle de l'eau, et la transformer en ressource pour une agriculture performante, résiliente, et écologique. En récoltant l’urine humaine auprès de partenaires tels que Vinci Autoroutes ou le Futuroscope, l’entreprise explique économiser l’eau potable des toilettes, réduire la pollution aquatique et fournir des alternatives écologiques aux engrais chimiques. Son objectif : collecter et transformer plus de 2 millions de litres d’urine en Europe en 2027, évitant ainsi de souiller plus de 24 millions de litres d’eau potable aux toilettes.
Michael Roes, cofondateur et président de Toopi Organics, explique son principe dans un communiqué : “Il y a 4 ans, arrêter d’uriner dans l’eau potable et considérer l’urine comme une ressource naturelle renouvelable étaient des idées minoritaires, qui faisaient sourire. Depuis, un consensus scientifique a émergé sur l’intérêt de la collecte séparative de l’urine.”
En 2022, la guerre en Ukraine a entraîné des pénuries d'engrais sans précédent, se traduisant par des hausses de prix atteignant jusqu'à 300 %. De plus, la France a connu une sécheresse précoce, avec des restrictions d'eau dès le mois de mars. Dans ce contexte, la technologie d'hygiénisation et de fermentation de l'urine humaine pourrait offrir une solution économiquement viable pour valoriser l'urine dans le secteur agricole.
Toopi veut accélérer son déploiement en France et en Belgique
Ce tour de table de 16 millions d’euros est composé d’une série A de 11 millions d’euros menée par le fonds VisVires New Protein, l’investisseur historique d’Ynsect, suivi des fonds à impact Edaphon, Noshaq et MAIF Impact, ainsi que de BNP Paribas Développement. Les investisseurs historiques, IRDI, JOHES, et MakeSense, ont également participé à ce tour de financement.
La levée est complétée de 5 millions d’euros de fonds non-dilutifs obtenus auprès de l’Agence de la transition écologique (ADEME) et de Bpifrance. L’ensemble de ces financements va constituer un levier essentiel pour mobiliser de la dette bancaire dans les mois à venir et financer le déploiement industriel et commercial en France et en Belgique.
Grâce à ces fonds, Toopi Organics pourra élargir son réseau de collecte d'urine humaine, mettre au point trois nouveaux biostimulants, et construire deux usines de traitement, chacune ayant une capacité de production d'un million de litres par an. Ces installations seront localisées en France et en Belgique.
