Huit ans après avoir cédé leur entreprise au groupe BPCE, les fondateurs du Pot Commun ont racheté la société à Swile, la licorne française spécialisée dans les titres-restaurants. Une opération qui marque un nouveau départ pour la start-up, qui compte se relancer sur le marché des collectes en ligne.
Le Pot Commun : une histoire mouvementée
Le Pot Commun a été créé en 2011 par Ghislain Foucque, Adrien Soucachet et Thibault Saint-Georges-Chaumet. La plateforme permet de créer facilement des cagnottes en ligne pour financer des projets personnels ou solidaires. En 2015, la branche Natixis Payments du groupe BPCE manifeste son intérêt pour la start-up, qui revendique alors plus de 500 000 utilisateurs. Le groupe bancaire rachète 85 % des parts du Pot Commun pour étoffer son service de paiement en ligne S-Money.
En 2021, le groupe BPCE décide de regrouper ses filiales, dont le Pot Commun, pour créer Bimpli, une société spécialisée dans les avantages aux salariés. Cette stratégie vise à concurrencer Swile, la licorne tricolore qui propose une carte multiservice pour les employés. Mais en 2022, coup de théâtre : Swile rachète Bimpli, et devient ainsi premier actionnaire du Pot Commun.
Une opportunité saisie par les fondateurs historiques
Face à ce changement de cap, les fondateurs historiques du Pot Commun voient une occasion de reprendre les rênes de leur entreprise. Ghislain Foucque, qui était resté en contact avec la société, approche Swile et propose de racheter la plateforme de cagnotte en ligne. Il est rejoint dans le projet par Adrien Soucachet, le co-fondateur, et Mohamed Chekir, un ancien salarié. L’affaire se conclut rapidement, pour un prix inférieur à 10 % du prix de vente à la BPCE en 2015.
Les trois associés se réjouissent de ce retour aux sources, qu’ils comparent à celui de Withings, la société de santé connectée rachetée par son fondateur après une période chez Nokia. Ils affirment vouloir insuffler une nouvelle dynamique au Pot Commun, qui compte plus de 2 millions d’utilisateurs et 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ils misent notamment sur les fonds de solidarité, qui ont connu un essor pendant la crise sanitaire, et sur les collectes entre particuliers, qui représentent encore un marché important. Ils envisagent également de développer de nouveaux services, comme la possibilité de créer des cagnottes en cryptomonnaies.
Le Pot Commun, à l’aube de ce changement, représente un exemple de la vitalité et de la fluidité du paysage entrepreneurial français, où les start-ups peuvent connaître des parcours pleins de rebondissements.
« C’est un peu comme un enfant qui, après avoir quitté le nid familial en quête d’indépendance, revient finalement sonner à la porte. Évidemment, nous lui avons ouvert avec un immense bonheur » souligne Ghislain Foucque, cofondateur du Pot Commun pour Maddyness.
