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EMME : un projet d’usine XXL de conversion de nickel pour batteries pourrait voir le jour à Bordeaux

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EMME : vers une usine de conversion de nickel à Bordeaux

Crédit image : EMME

La société bordelaise Electro Mobility Materials Europe (EMME) souhaite ériger une grande unité de conversion de nickel et de cobalt pour les batteries des véhicules électriques dans l’agglomération de Bordeaux, au bord de la Garonne. Un projet qui s’étalerait sur 38 hectares de terrain.

Relocaliser la production de nickel et de cobalt

Les véhicules électriques ont un bilan carbone global moins élevé que les véhicules thermiques. Cependant, lors de leur production, ils émettent dix tonnes de CO2 là où leurs équivalents thermiques en émettent six. La faute, notamment, à leurs batteries, responsables de la moitié des émissions. Relocaliser la transformation du cobalt et du nickel permettant de les fabriquer pourrait être une manière de limiter l’impact sur l’environnement de la filière des voitures électriques. Cela éviterait aussi d’être dépendants de pays comme la Chine et la Russie en matériaux critiques, en transformant sur le territoire français le nickel et le cobalt “dans les conditions les plus propres possibles”, selon les mots d’Antonin Beurrier, directeur du projet EMME.

Une usine sur 38 hectares de terrains au bord de la Garonne

Le projet EMME, porté par une société bordelaise du même nom, consiste à installer une unité industrielle de conversion de nickel et de cobalt dans l’estuaire de la Gironde. Il prévoit une implantation sur le terminal portuaire de Blanquefort-Parempuyre (Grattequina) à l’horizon 2028. Les terrains envisagés, de 38 hectares, doivent encore être mis en compatibilité du PLUi (plan local d’urbanisme intercommunal). Ils sont la propriété du Grand Port maritime de Bordeaux (GPMB), qui a lancé une concertation le 2 avril, et ce jusqu'au 30 mai. Ensuite, l’usine pourrait convertir 20 000 tonnes de nickel et 1500 tonnes de cobalt par an, ce qui en ferait “l’un des premiers sites spécialisés dans les applications batteries en Europe et en France”. D’ici 2030, il pourrait couvrir l’équivalent de 20 à 30 % du marché français des véhicules électriques.

Un chantier à 480 millions d’euros

Encore à ses balbutiements, le chantier est estimé à 480 millions d’euros. Le plan de financement mise à 53 % sur les fonds propres de l’entreprise et les aides publiques. Le reste relèvera de l’endettement et d’une levée de fonds prévue courant 2024. Les travaux devraient mobiliser plus de mille ouvriers pendant les deux années estimées de travaux, avant que le site ne permette de “créer 300 emplois directs dont 60 % hautement qualifiés”, selon EMME. Il bénéficiera d’un haut niveau de prévention des risques d’accidents majeurs, conformément à la directive Seveso. De nombreuses autorisations doivent cependant être obtenues avant le démarrage de ce chantier d’envergure.

ELECTRO MOBILITY MATERIALS EUROPE (EMME)

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Sommaire

  • Relocaliser la production de nickel et de cobalt
  • Une usine sur 38 hectares de terrains au bord de la Garonne
  • Un chantier à 480 millions d’euros