Ramdam Social est une entreprise à mission dont l’engagement consiste à lutter contre la précarité alimentaire. Fin janvier 2024, la jeune marque a fait son entrée dans la grande distribution, avec pour souhait de transformer chaque achat en aide directe pour une personne en difficulté.
Trois produits solidaires pour lutter contre la précarité alimentaire
Ramdam Social a été créée en 2023 par Julie Boureau, qui a travaillé pour les marques Innocent et HappyVore, et Luc-Olivier Pieret, passé par Danone, Bel et ToGoodtoGo. Dès le départ, elle s’est positionnée en tant qu’entreprise à mission, soit une entreprise qui s’est donnée statutairement une finalité d’ordre social ou environnemental, en plus de son but lucratif. Cette mission est “simple mais puissante : faire de chaque achat un acte de solidarité”, comme l’indique la société sur son site web. À l’heure où un Français sur trois ne peut plus manger trois fois par jour, selon un sondage Ipsos réalisé pour le Secours populaire, Ramdam Social a trouvé une nouvelle façon de leur venir en aide. Elle commercialise trois produits (des chips, des cookies et des sablés apéritifs), qui permettent au consommateur de faire un don à une personne dans le besoin lors de ses courses habituelles, sans rien débourser de plus.
Des partenariats avec des PME locales et des associations renommées
Ramdam Social collabore avec des PME françaises, qui privilégient les approvisionnements locaux, pour proposer à la vente ses snacks sucrés et salés. Elle a ainsi fait appel à la biscuiterie Lou Bio, installée à Manosque, pour créer des sablés apéritifs, à l’entreprise Chipizh, basée à Guérande, pour ses paquets de chips, et à la biscuiterie 2 Gourmands, en Île-de-France, pour ses deux recettes de cookies. La particularité de ces produits ? En plus d'être gourmands et responsables, ils aident de manière très concrète les personnes en situation de précarité. Ramdam Social a en effet noué des partenariats avec les Banques alimentaires, le Samusocial Paris et le Secours Populaire, à qui elle reverse entre 7 et 10 % de son chiffre d’affaires. “Sur le terrain, un paquet de chips correspond à un encas distribué par le Samusocial Paris. Les sablés apéro financent 125 g de fruits et légumes achetés par le Secours Populaire de Gironde et de Paris, tandis que les cookies se traduisent en 110 g de fruits pour les Banques Alimentaires”, a illustré Luc-Olivier Pieret, cofondateur de Ramdam Social, au site Process Alimentaire.
Faire un don sans dépenser plus
Pour le consommateur, les produits de la marque solidaire ne sont pas plus chers que ceux d’autres produits locaux, de qualité équivalente. Faire un don ne signifie donc pas dépenser plus, comme lors d’une collecte de produits de première nécessité ou lorsqu’il faut arrondir le montant payé en caisse pour une bonne cause. “Notre stratégie s’appuie sur les courses du quotidien comme levier d’action. Chacun fait ses courses et le don s'intègre naturellement à la routine, sans aucun sacrifice ni compromis”, a expliqué Luc-Olivier Pieret. En revanche, Ramdam Social doit puiser dans ses marges pour donner aux associations, tout en s’alignant sur les prix du marché. Pour cela, elle a notamment dû travailler sur l’optimisation de son flux logistique et sur la réduction de ses emballages.
Ramdam Social débarque dans 80 magasins Carrefour
Comptant six personnes et basée à Bordeaux, Ramdam Social a débarqué en janvier 2024 dans la grande distribution. La marque a séduit Carrefour, qui la distribue dans près de 80 supermarchés et hypermarchés d’Île-de-France. “Pour nous, cela a un coût de les commercialiser. Au départ, les gens ne les connaissent pas. Cela se fait au détriment de grandes références, dont nous réduisons les volumes. C’est notre engagement à nous”, a expliqué Carine Kraus, directrice de l’engagement du groupe Carrefour, à Stratégies.
D’ici la fin de l’année, la société à mission espère voir ses produits proposés dans 200 points de vente de trois distributeurs, sur tout le territoire national. Cela permettra de cofinancer plus de 250 000 repas ; un chiffre qui pourrait monter à 50 millions d’ici 5 ans.
Une gamme de produits bientôt élargie ?
“On rêve d’un monde où chaque achat serait porteur d’un impact positif dans la vie d’une autre personne. D’un monde où la consommation quotidienne, totalisant 1 625 milliards d’euros par an, deviendrait une forteresse contre la précarité alimentaire”, indiquent les deux fondateurs de Ramdam Social sur leur site web. Pour ce faire, outre les chips, les cookies et les sablés apéritifs, ils ont une vingtaine d’idées de nouveaux produits en tête. Luc-Olivier Pieret et Julie Boureau envisagent ainsi de commercialiser d’autres aliments, qui ne seront pas des collations. Ils réfléchissent également à proposer des produits d’hygiène, comme des savons et des gels douches, pour accompagner des associations luttant contre la précarité menstruelle.
Une marque transparente et non anxiogène
En attendant l’arrivée de ces produits, Ramdam Social poursuit son sourcing des producteurs et des associations. Un coup d’accélérateur a par ailleurs été donné sur la communication, en prenant soin de ne “pas être anxiogènes ou misérabilistes”. La société multiplie les interviews, tandis que des dégustations et des animations auront lieu dans les supermarchés proposant ses snacks.
Souhaitant jouer la carte de la transparence, l’entreprise a intégré un compteur de dons hebdomadaires sur son site internet, qui est aussi accessible via un QR code présent sur les emballages des produits. Une manière, pour le consommateur, de se rendre compte de l’effet concret de son action.
