L’assurtech Alan, valorisée à 4 milliards d’euros, a réalisé en 2024 sa meilleure année depuis sa création. Les perspectives pour 2025 sont enthousiasmantes et l’horizon de la rentabilité semble plus que jamais atteignable pour 2026.
Alan, l’entreprise d’assurance qui simplifie la vie de ses clients, a sans doute sabré le champagne le 31 décembre 2024, au moment de célébrer la nouvelle année, tellement celle qui vient de s’écouler représente un succès et une avancée mémorable vers la rentabilité. Pour la start-up fondée en 2016 à Paris par Jean-Charles Samuelian et Charles Gorintin, il s’agit tout simplement de la meilleure année depuis sa naissance. Une croissance exceptionnelle, des assurés toujours plus nombreux, des pertes en baisse et toujours plus de moyens. L’année 2024 a été tellement fastueuse que 2025 s’annonce déjà prometteuse et pleine de réussites.
Tous les voyants sont au vert
Dans le détail, il est vrai que les résultats d’Alan en 2024 forcent le respect. L’année qui vient de se terminer a enregistré une croissance de 48 % et un revenu annuel récurrent (ARR) de 505 millions d’euros, ce qui représente une augmentation de 165 millions d’euros par rapport à 2023. L’entreprise, dont les équipes sont passées de 550 à 600 salariés en un an, a par ailleurs signé 200 000 assurés supplémentaires depuis janvier 2024, passant d’un total de 500 000 à 700 000 assurés en quelques mois. Concernant ces nouvelles signatures, la start-up peut d’ailleurs se targuer de quelques arrivées prestigieuses et conséquentes en termes de salariés telles que Cultura, Intersport ou encore Etam. Alan compte désormais parmi ses clients 22 000 indépendants et 32 000 entreprises souhaitant assurer leurs employés, pour 60 % de sociétés en plus par rapport à 2023. Enfin, bien que les moyens de l’assurtech n’aient jamais manqué (plus de 650 millions d’euros levés en moins de 10 ans), les dirigeants assurent que les pertes nettes de l’entreprise étaient en baisse de 14 % l’année dernière, prouvant ainsi que tout n’est pas uniquement le résultat d’investissements massifs et que la gestion progresse au fil des années.
Quatre axes stratégiques
Si tout a souri à Alan en 2024, c’est parce que l’entreprise a réussi à performer sur 4 axes stratégiques majeurs :
- la hausse de la productivité, en grande partie grâce à l’Intelligence artificielle, notamment utilisée pour les secteurs de l'hôtellerie, de la tech et des grandes entreprises.
- l’arrivée en force sur le secteur public, avec notamment les appels d'offres remportés auprès des Services du Premier Ministre (SPM) et du Ministère de la Transition écologique. Ce sont aujourd’hui pas moins de 60 000 fonctionnaires et 140 000 ayants-droits et retraités qui sont couverts par la start-up parisienne grâce à ces contrats.
- l’implantation à l’international, notamment en Espagne et en Belgique. Après une levée de fonds de 173 millions d’euros en septembre dernier, Alan a noué un précieux partenariat opérationnel de distribution avec son principal investisseur, Belfius, qui permet à la banque belge de proposer les produits et solutions d’Alan à ses propres clients. Sur les terres espagnoles, la start-up parisienne a lancé une nouvelle offre appelée Healthy Benefits, adoptée rapidement par 60 % des entreprises clientes.
- les ressources techniques d’Alan, et notamment son système d’information, lui ont enfin permis de gérer l’énorme afflux de nouveaux clients sur sa plateforme sans encombres.
Et après ?
Si les chiffres de 2024 ont de quoi donner le vertige, ils ne freinent pas pour autant les ambitions de la licorne pour 2025 et, surtout, 2026. Les projets sont déjà nombreux et les objectifs élevés. Mais les avancées spectaculaires de l’année dernière laissent présager le meilleur pour l’assurtech qui fêtera ses 10 ans d'existence dans quelques mois. Les dirigeants tablent par conséquent sur une croissance de 40 % en 2025 et souhaitent atteindre le million d’assurés d’ici 18 mois.
L’implantation au Canada, où Alan vient tout juste d’obtenir sa première licence pour commencer ses activités au premier trimestre à Ontario, est un levier de croissance important. Un autre concerne son offre : après avoir lancé une marketplace proposant une sélection de produits de santé et bien-être qui cartonne il y a quelques mois, Alan s’attaque aux retraités, avec une nouvelle offre individuelle adaptée à cette population, appelée Dolce Vita. En 2025, l’entreprise aimerait atteindre les 700 millions d’euros d’ARR et dépasser le milliard en 2026, année qu’elle s’est fixée pour devenir enfin rentable, une décennie après sa création.