Alan, l'assurtech française qui réinvente l'assurance santé avec une approche 100 % numérique, vient de remporter un contrat clé avec les services du Premier ministre. Ce nouveau succès renforce sa présence dans le secteur public et lui permet d'assurer près de 15 000 personnes supplémentaires, agents publics et ayants droit.
Une assurtech qui part à la conquête de la fonction publique
Fondée en 2016 par Jean-Charles Samuelian-Werve et Charles Gorintin, Alan s'est rapidement distinguée en offrant une assurance santé entièrement digitale. L'objectif ? Simplifier la gestion des assurances santé en éliminant les démarches complexes via une plateforme intuitive et accessible. Dès ses débuts, Alan a été adoptée par les start-ups et les PME grâce à son interface simple et ses services, comme le remboursement des soins en temps réel et la consultation médicale à distance.
Le récent contrat avec les services du Premier ministre marque une nouvelle étape dans la stratégie d’expansion d’Alan. Dès le 1er janvier 2025, Alan couvrira la santé de 4 900 agents de Matignon, ainsi que des employés d'autres entités publiques telles que la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) et le Défenseur des droits. Avec l'ajout des ayants droit et des retraités, ce sont près de 15 000 personnes qui bénéficieront de cette couverture.
Une réforme qui change la donne pour la fonction publique
Ce contrat s'inscrit dans le cadre de la réforme de la protection sociale complémentaire (PSC) des fonctionnaires, prévue pour 2025. Jusqu'à présent, les agents publics souscrivaient des contrats individuels auprès de mutuelles traditionnelles comme la MGEN (Mutuelle Générale de l'Éducation Nationale). Désormais, cette réforme leur permet d'accéder à des contrats d'assurance santé collectifs, similaires à ceux proposés aux salariés du secteur privé.
Cette réforme représente une opportunité considérable pour les assureurs, touchant environ 2,5 millions de fonctionnaires en France. Pour Alan, la victoire face à des acteurs historiques de l’assurance santé publique, tels que la MGEN, prouve sa capacité à s’imposer dans un secteur hautement concurrentiel. En choisissant Alan, Matignon opte pour une solution moderne, agile et numérique, adaptée aux attentes des agents publics.
Des services innovants qui séduisent le secteur public
Alan se distingue par son approche 100 % digitale. L’entreprise propose une plateforme accessible via une application mobile, facilitant la gestion des remboursements de manière instantanée, la consultation médicale à distance, et le suivi de la santé via des outils de prévention. Alan allège également la gestion administrative en supprimant la paperasse habituelle, tout en offrant des services tels que la téléconsultation médicale et le suivi personnalisé de la santé mentale.
Ces solutions modernes répondent aux besoins des employeurs publics, qui recherchent des outils à la fois efficaces et économiquement avantageux pour améliorer le bien-être de leurs salariés.
Une stratégie d’expansion bien orchestrée
Ce nouveau succès s’intègre dans la stratégie d'expansion d'Alan au sein de la fonction publique. En décembre 2023, Alan avait déjà remporté un contrat avec l'Assemblée nationale pour assurer la couverture santé des assistants parlementaires, soit environ 3 000 personnes. En juin dernier, Alan a encore renforcé sa position en décrochant un contrat avec le ministère de la Transition écologique, couvrant ainsi 140 000 agents, ainsi que leurs ayants droit et retraités.
Alan ne limite pas son activité à l’assurance santé. En juillet 2024, l’entreprise a acquis Wave.ai, une plateforme de coaching professionnel basée sur l’intelligence artificielle. Cette acquisition montre la volonté d'Alan d’aller au-delà des services d’assurance santé, en se tournant vers le bien-être au travail, un domaine en pleine expansion.
L’assurance propose désormais des solutions de coaching personnalisées pour aider les salariés à développer leur carrière, améliorer leur productivité ou gérer leur stress au travail.
Le contrat avec Matignon renforce la trajectoire déjà prometteuse d'Alan. En 2023, la start-up comptait 500 000 membres assurés et prévoit une augmentation de 40 % de ses revenus en 2024. Bien que des pertes financières persistent, Alan reste optimiste, avec des objectifs de rentabilité en France pour 2025 et une expansion internationale prévue d’ici 2026.
À moyen terme, une introduction en bourse est envisageable afin de permettre à l’entreprise de consolider sa position et de financer son expansion à l’international.